633 350 habitants de Kati, Kayes, Koutiala et Sikasso verront leurs besoins entièrement couverts jusqu’à l’horizon 2020
L’euphorie était quasi palpable lundi dernier devant la station de traitement de la Société malienne de gestion de l’eau potable (SOMAGEP-SA) située dans le quartier de Lafiabougou, à Sikasso. Le ministre de l’Environnement de l’Assainissement et du Développement durable, Ousmane Koné, remplaçant son collègue de l’Energie et de l’Eau, Mamadou Frankaly Kéïta, et l’ambassadeur du royaume du Danemark, Winnie Estrup Petersen, venaient de procéder à la pose de la première pierre des travaux consacrant le lancement officiel du projet d’appui dano-suédois au Programme sectoriel eau et assainissement. Un projet dont l’objectif est de renforcer le système d’adduction d’eau potable dans les villes de Kati, Kayes, Koutiala et Sikasso.
Pour la circonstance, la population de la capitale du Kénédougou s’était fortement mobilisée dans une atmosphère festive, littéralement pulsée par un orchestre moderne et deux groupes de balafons. L’édile de la ville, Moussa Soungalo Koné, a communié avec ses administrés d’abord en s’autorisant un pas de danse, puis en exprimant la chaleureuse reconnaissance des Sikassois au partenaire danois. L’intervention de celui-ci dans le secteur de l’eau potable dans la capitale du Kénédougou remonte aux années 1990.
L’apport du Danemark dans ce domaine stratégique s’est révélé salvateur face à la croissance démographique et l’expansion rapides de la ville. Ces deux facteurs ont amplifié une demande déjà largement supérieure à l’offre. Selon les chiffres officiels, rapportés par le ministre Ousmane Koné, en 1960 Sikasso comptait à peine 20 000 habitants contre plus de 300 000 à ce jour. La pénurie d’eau s’était donc installée, surtout dans les quartiers nouvellement créés. L’approvisionnement des ménages était devenu le cauchemar quotidien des mères de familles assurant la corvée d’eau.
La complainte de ces braves femmes, astreintes à l’exténuant transport des récipients après avoir passé de longues heures d’attente devant les points d’eau, a été entendue par les partenaires danois. Le projet mis en route va financer d’abord la réalisation de 47 forages équipés de pompes à motricité humaine. Viendra aussi la réhabilitation de 46 forages équipés de pompes à motricité humaine et de 8 adductions d’eau sommaire réalisés entre 2010 et 2014. L’investissement concernera également le domaine de l’assainissement avec la réalisation de 162 latrines scolaires et de 40 latrines publiques dans la Région dont 56 latrines scolaires et 2 latrines publiques dans la Commune urbaine de Sikasso.
Le ministre Ousmane Koné a indiqué que le royaume du Danemark n’était pas à sa première grande initiative du genre. Un projet d’eau potable d’envergure similaire d’un montant de 12 milliards de Fcfa avait été réalisé en 1996 grâce au soutien financier du même partenaire. Le présent projet, qui entre dans le cadre de la mise en oeuvre du Programme d’appui au programme sectoriel « eau – assainissement » (PROSEA), suscite d’énormes espoirs dans la reprise effective de l’aide publique au développement après des années éprouvantes.
UN ACCES AMÉLIORÉ POUR LES POPULATIONS DÉMUNIES.
D’un coût global d’environ 15 milliards de Fcfa, le PROSEA vient à point nommé, selon Ousmane Koné. Qui dira que la problématique de l’accès à l’eau potable et à l’assainissement adéquat demeure un défi majeur pour les plus hautes autorités de notre pays, à commencer par le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta. Le chef de l’Etat a fait de cette problématique, inscrite en bonne place des axes prioritaires du Cadre stratégique pour la croissance et la réduction de la pauvreté (CSRP), un des piliers centraux de sa gouvernance, a rappelé le ministre.
Visiblement émue par la chaleur de l’accueil qui lui a été réservé, l’ambassadeur Winnie Estrup Petersen soulignera que le projet ainsi lancé est le fruit du partenariat fécond et mutuellement avantageux entretenu par nos deux gouvernements. Elle a également insisté sur le fait que les réalisations à venir contribueront à l’amélioration des conditions de vie des populations maliennes, notamment les plus démunies, par un meilleur accès à l’eau potable et à l’assainissement.
Le chantier ainsi lancé coûte environ 15,165 milliards de Fcfa entièrement débloqués par le royaume de Danemark sous forme de subvention. Le délai d’exécution du projet est de 16 mois. Il permettra à plus de 633 350 personnes d’accéder à l’eau potable dans les villes de Kayes, Kati, Sikasso et Koutiala. Ces populations verront leur besoin total en eau potable couvert jusqu’à l’horizon 2020 par l’augmentation de la production du précieux liquide.
A la fin des travaux, 120% (soit 10 000 mètres cubes/jour) de quantité d’eau potable supplémentaire seront injectés dans le réseau dans la ville de Kayes avec la pose de 24 kilomètres de réseau neuf. Sikasso bénéficiera de 124% (soit 9 900 cubes/jour) de quantité d’eau supplémentaire. 100% (soit 3 700 cubes/jour) de quantité d’eau supplémentaire seront fournis à Koutiala avec la pose de 23 kilomètres de réseau. 100% (soit 6 000 cubes/jour) de quantité supplémentaire sont également prévus pour Kati, avec la pose de 41 kilomètres de réseau. La réalisation des travaux est confiée à l’entreprise Faso générale technologie. Le contrôle est assuré par le groupement de bureaux Ramboll/Mwh/Cintech.
La cérémonie s’est déroulée en présence des présidents directeurs généraux de la Société malienne de patrimoine de l’eau potable (SOMAPEP), Adama Diarra, et de la Société malienne de gestion de l’eau potable, Boubacar Kane auxquels l’ambassadeur du Danemark a demandé de bien prendre soin des ouvrages.
Elle s’est terminée par une visite du chantier en démarrage à Missikoro, situé à environ 15 kilomètres de la ville de Sikasso par le ministre Koné et ses hôtes danois et suédois.
C.O. DIALLO
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