Le lundi 17 décembre dernier, l’ex-président du parti BARICA, M. HAmé Traoré, l’ex-Trésorier Général, Abdoulaye Doumbia et M. Sama Diakité, 1er vice président du bureau sortant, ont comparu devant la présidente du tribunal de première instance de la Commune II de Bamako. La nature du litige est l’abus de confiance reproché aux deux premiers dans l’utilisation de l’aide publique au titre des exercices 2010 et 2011, soit un montant de plus de 30 millions de Francs CFA.
Aux environs de 11 heures, l’ex- président du parti BARICA, M. Hamé Traoré, l’ex-Trésorier Général, Abdoulaye Doumbia et M. Sama Diakité, 1er vice président du bureau sortant ont été appelés à la barre par la présidente du tribunal, Marie Madeleine KONE. M. Sama Diakité, partie civile était accompagné de son avocat, tandis que l’avocat de la partie défenderesse était absent.
Dans l’explication des faits, M. Hamé Traoré affirma que le litige qui l’oppose au clan de Sama Diakité est relatif à l’exploitation des aides publiques de 2010 et 2011 du parti Barica. Selon lui, après avoir, bénéficié de l’aide publique de 2010, le bureau a tenu une réunion le 18 juin 2011 au cours de laquelle tout le bureau exécutif a été informé. Suite à cette réunion, les dépenses prioritaires ont été définies, au nombre desquelles, le règlement des frais de location d’une année du siège du parti à Bamako, aux dires de M. Traoré.
Et en 2012, lorsque l’aide publique est tombée, deux jours après, le président et le trésorier général se sont présentés à la BHM où est domicilié le parti afin de retirer le fonds. Cependant, ils ont trouvé que le clan de Sama Diakité avait déposé une opposition auprès de la banque afin que le fonds du parti ne soit plus enlevé par ces deux personnes.
La BHM ayant fait valoir cette opposition s’est vue assignée devant le tribunal de la Commune III de Bamako, car selon les statuts et règlements du parti, seuls le président et le trésorier général du Bureau National Exécutif sont habilités à effectuer les opérations bancaires.
Le tribunal statua en référé et obligea la BHM à mettre Hamé dans ses droits. Le même jour, Hamé Traoré et Abdoulaye Doumbia ont retiré tout le fonds, 16 millions avec l’émission de deux chèques, 9 millions et 7 millions. M. Hamé affirme que tout le fonds a été retiré de la BHM afin d’éviter que ses détracteurs ne le touchent. En résumé, le président sortant du Barica soutient que les aides publiques de 2010 et 2011 ont été exploitées dans la prise en charge du parti. Hamé Traoré d’ajouter que le dessous de l’affaire est le fait qu’il a refusé de répondre favorablement aux sollicitations des siens du feu Mamadou Sinayoko dit Gaucher, et d’autres éléments du clan de Sama Diakité. Ces derniers réclamaient une partie de l’aide 2010 pour à des fins personnelles a conclu M. Traoré.
Mais, lorsque la présidente du tribunal demanda s’il dispose des pièces justificatives des dépenses effectuées, Hamé dit dans un premier temps qu’il a toutes les pièces justificatives. Marie Madeleine, lui demanda s’il peut les emmener séance tenante. Hamé affirme que toutes les pièces justificatives se trouvent au niveau de la Cour des Comptes. Ce qui a été très étonnant, même les copies des pièces justificatives en question n’étaient pas à la disposition du parti au jour du procès.
Par ailleurs, M. Sama Diakité, rejette en bloc toutes les argumentations de Hamé Traoré. En outre, il affirme que si le président et le trésorier général du Barica sont habilités par les textes à effectuer les opérations bancaires sur le compte du parti, ils n’en sont pas propriétaires. Autrement dit, Hamé et Abdoulaye Doumbia dit Bel ne peuvent pas utiliser le compte du parti comme leur propriété privée.
Pour cela, ils doivent respecter les procédures de décaissement. A cet effet, le président du parti a l’obligation de réunir au moins ses vice-présidents et la commission finance pour définir les dépenses à effectuer, contrairement à ce que Hamé a dit en haut.
M. Sama Diakité conclut que Hamé et Abdoulaye sont coupables d’une gestion solitaire et frauduleuse dans l’utilisation des aides publiques de deux années dont le montant est de plus de 30 millions de francs CFA.
Abdoulaye Doumbia dit Bel, accuse la partie civile d’être opportuniste, car, selon lui, ceux qui revendiquent ces fonds ne s’approchent au parti que lorsque les aides publiques tombent.
Tout compte fait, la présidente du tribunal a renvoyé le procès au 14 janvier 2013, en demandant à M. Hamé Traoré de tout faire pour apporter les pièces justificatives qui se trouveraient à la Cour des Comptes.