Détenu à plus de 300 km de la capitale dans l'attente d'un éventuel procès, l'ancien chef de la junte a tout le loisir de méditer sur le sort réservé aux anciens putschistes.
De tous ses lieux de détention, celui-ci serait le plus spartiate. Le plus éloigné aussi. En cette saison des pluies, qui rendent les routes largement impraticables, il faut compter plus de six heures pour rallier la localité reculée de Manantali, dans la région de Kayes (Ouest), depuis Bamako. C’est là, non loin de l’imposant barrage du même nom, qu’est détenu Amadou Haya Sanogo depuis décembre 2014 et son transfert de Sélingué, à proximité de la frontière avec la Guinée, où il était précédemment incarcéré.
Voilà maintenant près de deux ans que le tombeur du président Amadou Toumani Touré (ATT) est enfermé entre quatre murs. Arrêté et écroué à Bamako fin novembre 2013 pour son rôle présumé dans l’assassinat d’une vingtaine de « bérets rouges » (les commandos parachutistes fidèles à ATT, qui avaient tenté un contre-coup d’État le 30 avril 2012), l’ancien capitaine putschiste est aussi mis en cause dans la disparition de plusieurs militaires impliqués dans une mutinerie au camp de Kati, son ancien fief, le 30 septembre 2013.
Une détention entre télévision et lecture du Coran
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