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Commission Vérité, Justice et Réconciliation : Pourquoi la nomination de Nina Walet Intallou fait peur à une partie de la CMA
Publié le mercredi 21 octobre 2015  |  L’Indépendant
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© Reuters par Joe Penney
Des membres du bureau politique du MNLA posent avec le drapeau de l`Azawad, Nouakchott




Nommée la semaine dernière au poste de numéro 2 de la Commission Vérité, Justice et Réconciliation, la présidente des femmes du MNLA, Nina Walet Intallou est déjà arrivée à Bamako pour faire face à ses nouvelles responsabilités pour la restauration d’une paix définitive au Mali. Il nous revient que la dame de fer du MNLA doit sa nomination à ce poste à la plus haute hiérarchie de la CMA. Contrairement à ce que certains voudraient faire croire.

Près d’une semaine après sa constitution, la Commission Vérité, Justice et Réconciliation fait toujours l’objet de vives critiques de la part de certains groupes armés. Si pour la Plateforme et la COMPIS 15, on dénonce un manque d’inclusivité, c’est surtout du côté de la CMA que l’attitude surprend plus d’un.

En effet, ce regroupement est l’un des rares, sinon le seul, à avoir l’un de ses membres et non des moindres siéger dans ladite commission. Vérifié par nos soins, l’argument d’un manque de concertation ne semble pas tenir. De sources proches du ministère de tutelle, c’est la CMA même qui a proposé le nom de l’ex-maire de Kidal, Nina Walet Intallou comme première vice-présidente de cette structure. D’ailleurs, certains des ex-rebelles se sont même réjouis aux premières heures de cette nomination espérant qu’avec elle, leurs visées passeront sans grande peine. Et c’est connaissant l’intransigeance de Nina dans ses prises de position qu’elle a été proposée par les leaders des ex-séparatistes. Pourtant, cette dame, même si elle est connue pour son extrémisme et sa défense mordicus des idéaux séparatistes, elle a toujours dénoncé les tergiversations de certains ex-rebelles qui tiennent un double langage. Elle était toujours restée ferme dans ses positions lorsqu’elle réclamait la partition du pays.

Aujourd’hui, avec la signature de l’accord de paix – dont elle était opposée au départ – elle a clairement renoncé aux revendications sécessionnistes et s’est pleinement engagée dans la République. On se souvient que lorsqu’elle était encore dans la rébellion, elle n’hésitait pas à rappeler à l’ordre ses camarades qui la combattent aujourd’hui quand ils voulaient faire chanter les ministres maliens à Alger pour obtenir des avantages. Selon l’un de ses proches, le fait qu’elle ait rejeté cet accord au départ, c’est juste pour dire à ses compagnons de lutte qu’une fois engagée, il n’est plus possible de faire marche arrière. Il nous est apparu lors de nos investigations que les ex-rebelles se sont rendu compte que leurs petits calculs risquent de ne trouver aucun écho favorable auprès d’elle. Ils sont même persuadés qu’elle ruinera complètement leurs espoirs de tirer un très grand profit de cette situation. Aujourd’hui, même s’il est difficile d’envisager que le ministère revienne à sa décision, on tente néanmoins de calmer les ardeurs des ex-rebelles en leur promettant des garanties. Massiré Diop
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