Le lundi 12 octobre au CICB, le Premier Ministre a inauguré les travaux de la réunion préparatoire de la Conférence de Paris qui doit se pencher sur la relance économique post – crise et le développement du Mali. Le Président de la République participera à cette importante rencontre qui se tiendra le 22 Octobre 2015. Cependant, les organisateurs de la réunion préparatoire ont-ils tiré toutes les leçons de la Conférence de Bruxelles ?
En effet, en pleine période de transition, sous l’égide des partenaires techniques et financiers du Mali, s’était tenue à Bruxelles le 15 Mai 2013 la Conférence des donateurs qui a été un franc succès avec l’annonce de près de trois milliards d’euros d’aide au Mali. Auparavant, le Quai d’Orsay et l’Agence Française de Développement avaient invité la diaspora malienne à Montreuil le 10 Avril 2013 pour préparer l’implication des Maliens établis à l’extérieur dans la nouvelle dynamique qui devait être lancée depuis Bruxelles. Mais curieusement, alors que les autorités françaises font de la diaspora malienne l’un des piliers de la relance post-crise, le Haut Conseil des Maliens de l’Extérieur qui représente cette diaspora n’a pas été invité à la réunion préparatoire du 12 Octobre.
Comme on pouvait s’y attendre, cela n’a pas manqué de créer une énorme frustration chez ceux dont les transferts financiers annuels sont supérieurs à l’aide publique au développement. Et pourtant, le gouvernement était représenté à Montreuil et à Bruxelles respectivement par le Ministre des Maliens de l’Extérieur de l’époque Demba Traoré et le Président de la transition Dioncounda Traoré. Une autre préoccupation à prendre en compte est l’attitude des radicaux des mouvements rebelles qui ne voient toujours pas d’un bon œil le renforcement des moyens de l’Etat et la présence gouvernementale dans les régions du nord, singulièrement à Kidal. Ne viennent-ils pas de refuser la présence du Ministre de l’Education Nationale au lancement de la rentrée scolaire à Kidal ? Pour bien avancer dans le processus de paix, il est important de faire une bonne évaluation de la situation, en impliquant effectivement toutes les parties concernées par la relance de l’économie et le développement du pays.
Les enjeux sont trop importants pour qu’on crée des frustrations qui peuvent être facilement évitées. Se faire snober par les autorités de son propre pays au moment même où l’organisateur en chef (la France) vous tresse des lauriers a de quoi décontenancer, mais on n’est pas à un paradoxe près.
La sagesse commande lorsqu’on vous offre un élixir qui permet d’aller vite, de vous empressez de le partager d’abord avec ceux que vous ne pouvez abandonner en cours de route. A moins qu’on ne veuille perpétuer le mythe de Sisyphe !
CAMARA Mahamadou
Secrétaire chargé de la mobilisation de l’épargne de la diaspora et de la promotion des investissements (HCME, Bamako).