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Rapport de la MINUSMA sur les évènements de Kidal : Les vrais agresseurs n’y sont pas cités
Publié le mercredi 21 octobre 2015  |  Le Canard Déchaîné
Minusma
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Le Rapport de la MINUSMA sur les évènements de Kidal est loin d’être objectif, à certains endroits. Si la Mission onusienne n’a par exemple, pas condamné l’attaque du gouvernorat par les rebelles, elle s’est insurgée contre les Forces armées maliennes, qui, selon elle, a violé le cessez-le- feu. D’autres exemples qui prouvent que le travail de la MINUSMA, qui ne s’est pas réellement penché sur l’origine des attaques récurrentes au Nord de notre pays, montrent que le rapport, qui s’est voulu très exhaustif, n’a pas voulu cibler les agresseurs, à savoir les séparatistes et leurs alliés terroristes.

Racontant les évènements survenus à Kidal, le 17 mai 2014, le rapport indique : « la délégation du Premier ministre est finalement arrivée à Kidal et s’est rendue au gouvernorat. Par la suite, de violents combats ont éclaté et opposé les éléments armés du MNLA aux militaires FAMa. À la suite de ces combats qui se sont achevés par la prise du gouvernorat par les éléments du MNLA et du HCUA, le bilan s’est avéré préoccupant: 11 morts (comprenant huit 8 civils et trois 3 militaires FAMa), la détention de 34 civils et des dommages matériels conséquents.

Le 21 mai 2014, l’armée régulière malienne, après un renforcement de ses positions,

a lancé une offensive armée contre les positions du MNLA, HCUA et MAA présents dans la ville de Kidal. Des tirs à l’arme lourde et légère ont été engagés pour le contrôle de la ville. Au terme de violents combats d’environ 3 heures, les groupes armés ont pris le contrôle du camp militaire des FAMa obligeant ceux-ci à battre en retraite en dehors de la ville de Kidal. Le bilan de ces combats ferait état de : 36 personnes tuées dont 32 du côté FAMa et quatre 4 du côté des groupes armés, 93 blessés, 45 prisonniers FAMa détenus par les groupes armés et plusieurs immeubles (bâtiments administratifs, résidences des civils) vandalisés et pillés. »

Selon les éléments recueillis, indique le rapport, les FAMa ont été les instigateurs des hostilités du 21 mai 2014. Ce fait, ajoute-t-il, constitue une violation de l’Accord préliminaire de Ouagadougou et d’autre part de l’accord verbal conclu le 17 mai entre le gouvernement malien et les groupes armés belligérants.

Pourtant, le rapport indique : « Le 17 mai 2014, les combattants du MNLA ont délibérément tué 8 civils. Il a été établi que les préfets et sous-préfets se trouvant dans le salon du gouverneur étaient non armés, de ce fait, ne présentaient aucune menace directe ou indirecte pour les assaillants. De plus, les combattants du MNLA ont grièvement blessé 4 hommes qui ont été touchés par balle au moment où ils tentaient de quitter précipitamment le gouvernorat. » C’est donc étonnant, d’après ce constat, que les FAMa soient les instigateurs des hostilités du 21 mai 2014. Au demeurant ils mettent au pilori l’ancien Premier ministre Moussa en indiquant que c’est suite à l’arrivée de sa délégation, à Kidal et au gouvernorat, que de violents combats ont éclaté et opposé les éléments armés du MNLA aux militaires FAMa. Selon le rapport, la Division des droits de l’homme de la MINUSMA a enquêté sur les violences intercommunautaires.

A cet effet, le rapport indique : « Plusieurs incidents liés à des affrontements intercommunautaires ont été documentés par la Division des droits de l’homme, notamment des exécutions sommaires, des enlèvements, des tentatives de meurtres, des menaces et intimidations. A titre d’illustration, le 05 octobre 2013, des proches du MNLA ont enlevé 2 civils Imghad et ont exécuté 03 autres à Intenhert, à 30 Km à l’Est d’Aguelhok. Le 12 avril 2014, un conseiller municipal Imghad était assassiné par des pro-Azawad, à Aguelhok et, le 22 avril 2014, un Idnan âgé de 60 ans était victime d’une tentative de meurtre et de mauvais traitements de la part de civils Imghads armés qui étaient en convoi en compagnie des FAMa. » Cela ne suffit-il pas pour expliquer la réaction du GATIA qui s’est sentie ciblée ? Au demeurant, les Famas ne sont pas épargnés, car, le document signale que : « Le rapport de l’expert en balistique, atteste de l’usage, en date du 21 mai 2014, par les FAMa de roquettes de 122mm, aussi connus sous le nom de BM-21, sans un ciblage explicite d’objectifs militaires occasionnant par conséquent de nombreux dommages du côté civil dans la ville de Kidal. Par l’utilisation d’armes tel que le BM-21, les FAMa auraient commis une attaque indiscriminée et disproportionnée, contraire aux règles coutumières du droit international humanitaire. »

D’une manière générale, a souligné le rapport, la situation sécuritaire dans le nord demeurait fragile. Durant toute la période examinée, a-t-il noté, des cycles d’insécurité ont été observés dans la bande sahélo-saharienne. Les attaques des grandes agglomérations par les groupes armés sont devenues récurrentes. Au cours de la période couverte par ce rapport, indique la MINUSMA, une cinquantaine d’attaques aux engins explosifs ayant fait une vingtaine de victimes, dont 11 morts, a été enregistrée. Ces victimes, mentionne la mission, sont diverses : « des civils (des éleveurs, des voyageurs, des commerçants, des transporteurs…) et des militaires (des FAMa, des éléments du contingent militaire de la MINUSMA et des éléments de forces françaises de l’opération SERVAL). »

B.D.
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