La Conférence internationale pour la relance économique et le développement du Mali, « Bâtir un Mali émergent » qui se tient à Paris au siège de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), jeudi 22 octobre, est dédiée à la reconstruction et au relèvement des régions du nord du Mali, mais pas seulement. Car la reconstruction du Mali ne peut s’exonérer d’une réflexion sur la coopération économique transsaharienne.
Populations mobiles, élevage transhumant et nomade, vallée « charnière » entre le désert et la savane, diversité culturelle entre monde arabo-berbère et subsaharien, commerce et trafics, circulation de groupes armés ; tout dans la description du septentrion malien le désigne pour ce qu’il est : une (petite) partie d’un immense espace de transition entre l’Afrique subsaharienne et le Maghreb.
Cette singularité qui fit pendant des siècles la prospérité des espaces saharo-sahéliens, n’a été perçue comme un atout ni sous la colonisation ni depuis l’indépendance. Le contexte ne s’y prêtait sans doute pas, les pays sahéliens et ouest-africains pensant leur développement « vers le Sud » (exportation de matières premières, importations de biens de consommation) et le Maghreb, l’Algérie en particulier, se tournant vers la Méditerranée et l’Europe.
De zone marginale à un espace de connexion
Depuis plus d’un siècle, les régions de Gao, Kidal et Tombouctou ne sont plus officiellement perçues comme faisant partie de cet espace mobile de connexion. Elles ne sont qu’un « Nord », une marge. La réalité est toute autre, la mobilité, légale et illégale, y reste vivace ; ancrée sur une trame de « routes » transsahariennes en grande partie héritées de l’histoire ancienne.
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