Si les gouvernants se félicitent toujours de la visite dite d’Etat du président de la République en France, le Malien lambda, lui, s’en inquiète. Il redoute les desseins inavoués de la France qui n’a “pas d’ami, mais des intérêts”.
Cette inquiétude et cette indignation du citoyen sont exacerbées par l’accueil d’IBK par un “simple préfet” et par l’invitation lancée aux leaders des mouvements armés du Nord pour qu’ils participent à la table-ronde de l’OCDE, consacrée ce jeudi à la reconstruction du Mali. Pourquoi ici et maintenant 300 millions d’euros d’aide et de prêt de la France au Mali presqu’exclusivement consacrés au nord ? Il y a quelque chose de pourri au Royaume de Danemark.
Le citoyen malien est étonné que son président, traîné dans la boue il n’y a pas si longtemps pour sa fréquentation de Tommy Michel, un présumé mafieux, retrouve brusquement grâce aux yeux des Français au point qu’ils lui déroulent le tapi rouge. Qui entretient le blocus de Kidal, si ce n’est notre amie la France à double visage ? Elle accepte que le drapeau malien claque au vent sur les champs Elysées mais pas dans la 8e région de notre pays, en dépit des résolutions des Nations unies et de l’UA.
Incapable d’obtenir par le chantage ce qu’elle veut, notre amie, astucieuse, essaye encore de brouiller les cartes : en adoptant des dehors accommodants. Elle est persuadée que notre président troquerait l’unité nationale contre un tête-à-tête avec Hollande, un discours aux Invalides, un dîner super bien à l’Elysées… Un peu comme Esaü qui vendit son droit d’aînesse à Jacob. C’est-à-dire pour pas grand-chose. IBK est averti et ne tombera pas dans le piège.
DAK