Cette rencontre, qui intervient après la signature des accords de paix d’Alger, servira à appuyer la politique du développement du gouvernement malien, dans le nord du pays notamment.
Le ministre d’État, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, était attendu hier dans la capitale française pour prendre part ce matin à l’ouverture de la conférence internationale pour “la relance économique et le développement du Mali”, organisée par l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE).
L’Algérie y a été invitée pour son rôle central dans le processus de paix au Mali. La conférence se tient en effet après la conclusion de l’accord d’Alger, signé le 15 mai à Bamako par le gouvernement malien et la Plateforme (pro-Bamako), puis le 20 juin 2015 par la Coordination des mouvements de l’Azawad (ex-rebelles touareg). Le président du Mali, Ibrahim Boubacar Keïta, sera lui aussi au siège de l’OCDE où il prononcera, ainsi que le président français François Hollande, l’allocution d’ouverture de la conférence. L’OCDE a inscrit sa rencontre dans la continuité des actions engagées auparavant afin de promouvoir le développement du Mali, dont la conférence des donateurs tenue à Bruxelles en 2013. À cette époque, les Maliens avaient chiffré à 4 millions d’euros le budget nécessaire au développement des services, des infrastructures et de l’économie dans le pays. L’Union européenne s’était engagée à fournir la moitié de cette somme. La conférence de l’OCDE doit faire le point sur les financements mis à la disposition du Mali jusque-là pour soutenir sa politique de développement. Le gouvernement malien sera également entendu sur les actions qu’il a engagées pour la mise en œuvre de l’Accord de Bruxelles, sa stratégie spécifique de développement pour les régions du Nord, les réformes en cours et envisagées, et le fonds de développement durable. Il est également question de lancer un nouvel appel pour collecter des fonds. Cet argent doit bénéficier en grande partie aux régions nord du Mali, d’où est partie la rébellion touareg en 2012, dans la foulée du putsch militaire contre l’ancien président Amadou Toumané Touré. L’accord d’Alger a prévu en effet la mise en place d’une stratégie spécifique destinée à hisser les régions du Nord au même niveau que le reste du pays en termes de développement. Ceci dans un délai n’excédant pas une période de 10 à 15 ans. De même qu’il est prévu d’autres missions auprès de grandes institutions et organisations financières qui seront appelées à accompagner cette stratégie. Dans une tribune publiée il y a quelques jours dans le quotidien français Libération, Erik Solheim, président du comité d’aide au développement de l’OCDE, a appelé la communauté internationale à faire davantage pour aider le Mali, un soutien nécessaire, selon lui, dans un contexte de paix fragile, qui menace non seulement le pays mais également ses voisins. Ce même discours est tenu par l’Algérie, soucieuse de mener jusqu’au bout le processus de pacification de son voisin du sud. Alger préside actuellement le comité de suivi de l’accord de juin, dont l’application se heurte encore à des obstacles.
S. L.-Kh.