Douaumont (France) - Le président du Mali, Ibrahim Boubacar Keïta, s’est rendu jeudi avec Jean-Marc Todeschini, secrétaire d’Etat aux anciens combattants, à Douaumont (Meuse), où il a rendu hommage aux soldats maliens tombés lors de la Première Guerre mondiale.
Sous une pluie fine et un ciel brumeux, après avoir passé en revue les troupes, le président malien s’est recueilli sur la tombe d’un compatriote enterré au cimetière chrétien, puis a rendu hommage à 51 autres Maliens enterrés au carré musulman.
"C’est le courage et la bravoure que nous saluons, ce sont les fils de la civilisation", a déclaré le président malien au cours d’une allocution, en évoquant le sort des Maliens morts durant la Grande Guerre.
Quelque 80.000 Maliens ont été mobilisés dans les rangs de l’armée française dans les deux conflit mondiaux (1914-1918 et 1939-1945). Parmi eux se trouvait l’arrière grand-père de M. Keïta.
Ibrahim Boubacar Keïta, accompagné tout le long de son déplacement par M. Todeschini, a rendu hommage à son arrière grand-père, rappelant que ce dernier faisait partie de "ceux que l’on n’a pas retrouvés".
"Au-delà d’une affaire personnelle, tous ceux venus d’Afrique pour participer à la Grande Guerre sont venus souvent sans savoir où ils allaient et ce qu’on attendait d’eux dans les tranchées. Ils ont vécu comme leurs collègues français, ils ont souffert des rats et du typhus" et "ils ont quelquefois été de la chair à canon", a souligné M. Keïta.
Le président malien a ensuite rallumé la flamme de l’Ossuaire de Douaumont, qui abrite les ossements de 130.000 hommes non identifiés tombés à Verdun.
Au cimetière, nécropole nationale, reposent plus de 16.000, soldats. Parmi eux, 52 Maliens identifiés, dont 51 sont enterrés dans le carré musulman, selon Juliette Roy, de l’Office national des Anciens combattants et victimes de la guerre.
Ibrahim Boubacar Keïta est en visite d’Etat de deux jours en France, où il a été reçu par le président François Hollande.
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