Cette année, il a abondamment plu. Dieu merci! Les récoltes promettent d’être bonnes et les ripailles pointent à l’horizon. Dépendant de la générosité du ciel, le taux de croissance de l’économie malienne pourrait engranger de bons points, pour le plus grand bonheur de tous les Maliens.
Revers de la médaille cette bonne pluviométrie s’est accompagnée d’une explosion de maladies hydriques, paludisme et fièvre typhoïde en tête. Centres de santé, dispensaires et hôpitaux sont bondés de patients. Les assurances données par les spécialistes qui démentent l’entrée dans une phase d’épidémie tranche avec une réalité de terrain moins reluisante.
Les faux médicaments n’arrangent en rien ce sombre tableau et l’essentiel du budget familial se retrouve consacré aux frais de santé. Certains vont jusqu’à affirmer qu’au Mali, où le taux de fécondité est l’un des plus élevés au monde avec plus de 6 enfants par femme, le taux de mortalité a dépassé pour la première fois le taux de natalité.
Les autorités compétentes sont interpellées par ce tableau plus que jamais préoccupant. Mais tous les citoyens, chacun à son niveau, le sont aussi. Ils doivent s’extraire d’un fatalisme morbide pour assainir leur cadre de vie, car nul besoin d’un dessin pour montrer la corrélation entre l’assainissement du cadre de vie et la santé. Il ne faut jamais oublier que les industries pharmaceutiques occidentales se nourrissent de nos déchets.
Yaya Sidibé