Le RPM avait donné rendez-vous à tous les maliens de France pour venir rencontrer le président de tous les maliens. En réalité, il s’agissait d’un meeting qui se voulait être maitrisé dans le moindre détail. Les militants du RPM local ont procédé à une épuration dans les règles de l’art en extrayant de leur fête tout malien pouvant avoir une autre sensibilité que la leur. Certains ont été fouillés et dépouillés des tracts qu’ils voulaient distribuer, d’autres sont restés dehors pourtant ramassés en car affrété pour les besoins.
Plus le temps passe, plus on se rend compte que le président décide tout et ne consulte pas sa garde de conseillers en tout genre. Il fait dans l’improvisation totale quand il s’adresse aux maliens. Ce Samedi 24/10/2015 n’a pas dérogé à la tradition. Pour clôturer une visite d’état vendue comme étant historique et salvatrice et placée sous le sceau magnifique de la relance économique, l’émergence et le développement, le président n’a cessé de parler de lui, de son fils, de sa famille, ses diplômes, des motards et chevaux qui l’escortaient ainsi que les honneurs rendus à sa propre personne. Dans une salle épurée donc acquise à sa cause, il a fait du « IBK » dans le texte avec un applaudimètre qui a tourné à plein régime. En lieu et place d’une rencontre d’information sur les termes de sa visite, des acquis de cette visite et de l’impact sur la vie des maliens, le président a réglé ses comptes avec ceux qui n’aime pas sa gestion. Des invectives de toutes sortes ont été lancées à l’endroit des opposants. Certains maliens apolitiques étaient simplement venus chercher des informations et se rassurer par la voix du président au sujet de l’état du Mali et sur le bilan de la visite d’état mais c’était moins important pour le président que parler de lui et ses honneurs.
Vers la fin du discours du président, une personne, un malien et bon malien comme tous les autres venus rencontrer son président a eu le malheur de demander le droit de poser une question. Ce fut la consternation dans la salle. Il s’est fait remballer tel un malpropre, un gueux. Le président lui-même en a mis une couche en rappelant au grand coupable qu’il ne réussira pas à déstabiliser le président et qu’il devrait se taire quand le président s’exprime.
Comme à son habitude, le président a excellé dans l’art de l’émotion contagieuse. En parlant de lui, de ce qu’il appelle attaque contre sa personne et contre sa famille, il installe les consciences dans l’émotion continue et la pitié or il s’agit d’évoquer les actions, les reformes et les réalisations en cours.
Elijah de Bla