Visite d’Etat d’Ibk à Paris : Du Magot Chinois, au Fagot Français

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Publié le mardi 27 octobre 2015 | Le Malien

© AFP par STEPHANE DE SAKUTIN
La Visite du Président Ibrahim Boubacar Keita à Paris

Le Président de la République, Chef de l’Etat, M. Ibrahim Boubacar Keïta, vient d’achever donc une visite d’Etat en France. C’était du 20 au 24 octobre 2015. Il y a eu du bruit, des tintamarres et du folklore autour de cette visite qui n’aura pas dépassé les 48 heures officielles. Au finish, le Chef de l’Etat s’en est sorti avec une promesse de 360 millions d’euros d’aide dont 80 pour le nord. A Bamako, ses partisans ont jasé, fait des affiches et pancartes à son effigie, et l’ont magistralement accueilli. Toutes choses qui font penser à son retour de Chine où il avait ou aurait obtenu des milliards d’aides, 3 à 5 mille milliards de F CFA.
L’actualité de la semaine dernière a été marquée par la visite effectuée en France par le Président Ibrahim Boubacar Keïta. Visite d’Etat, avait-on insisté, pour marquer tout l’éclat de son séjour. Du 20 au 24 octobre 2015, le Chef de l’Etat était effectivement en France. Sur place, il a été accueilli, semble t – il, avec beaucoup d’honneurs. Seulement, les observateurs auront remarqué qu’il avait été reçu à son accueil par un officiel de second rang. Même pas par un membre du Gouvernement français.

Tout compte fait, la visite se déroula aux pas de charges. Il a été reçu à l’Elysée par le Président François Hollande. Après les accolades, les deux Chefs d’Etat ont eu un tête – à tête d’au moins trente minutes. L’aide française devrait être revue à la hausse. ” La France envisage d’engager d’ici 2017, 360 millions d’euros supplémentaires en prêts et en dons pour financer divers projets liés aux infrastructures. Cet engagement sera sans doute réitéré lors de la Conférence sur la Reconstruction du Mali… ” déclara M. Hollande à l’issue de l’entretien. Les deux Chefs de l’Etat animèrent juste un petit point de presse.

Ibrahim Boubacar Keïta est allé voir le monument de l’Arc De Triomphe où il a été reçu par le Chef d’Etat Major de l’Elysée. Honneurs militaires, hymne national et dépôt de gerbes de fleurs. Par la suite, c’est fortement encadré par des chevaux et des motos qu’il s’est rendu auprès du président du Sénat français, M. Gérard Larcher – là aussi, il y a eu des entretiens.
Et contrairement à ce qui avait été annoncé, le Chef de l’Etat s’est rendu là l’Ossuaire du Douanmont pour saluer la mémoire des soldats, tous les soldats, malien morts pour la France.

Bien entendu, il a également été reçu par les autres personnalités françaises qui sont le Premier ministre, le Président de l’Assemblée Nationale, etc. il s’est entretenu avec les patrons français dans la foulée.

Fortement attendue, la conférence des donateurs du Mali a naturellement abouti à des promesses. Les intentions de financement annoncées, lors de cette conférence dont le thème était : ” Bâtir un Mali Emergent : Les régions du Nord au cœur de la réconciliation et de la consolidation de la paix “, s’élèveraient à plus de trois (3) milliards d’euros.

Elle intervenait deux ans après celle de Bruxelles où de grandes annonces avaient déjà été faites. Les Maliens n’avaient jusque – là rien senti. Des 360 millions d’euros de Paris, M. François Hollande avait cité quelques projets : la Santé à Mopti, l’Education à Gao, le Développement rural à Ségou, le Développement local à Kidal, etc. Comme quoi le Mali n’aurait pas à décider de l’utilisation des sous.

Pour autant, il n’en fallait pas plus pour que les partisans du Chef de l’Etat commencent à gesticuler à Bamako.

Des dizaines de millions de F CFA ont été engloutis dans la confection de pancartes, banderoles, pour réserver un accueil triomphal au N°1 des Maliens. Or, il y a seulement un an, le Chef de l’Etat revenait bruyamment de Chine. Parait – il qu’il avait ou aurait reçu de ses amis chinois des milliers de milliards de F CFA.

Les langues ont parlé de 3 à 5 mille milliards. Un véritable magot, en somme, que les Maliens n’ont jusque – là pas vu, ni senti. Aujourd’hui il est question de 360 millions d’euros d’aide de la France. Du fagot, serait – on tenté de croire. Les puissances n’ayant que des intérêts à placer, à fortifier, le contexte amène à réfléchir, à douter. Mais, serait – ce la première fois que l’ancienne puissance colonisatrice agisse ainsi en faveur du Mali ?

B. KONÉ