Après avoir signé volontiers l’arrêt de mort de la BTRAM-SA, son PDG Amadou O. SIMAGA qui traîne à présent devant le juge a été empêché du Coup à faire les obsèques de la Société. Les travailleurs quant à eux sont décidés à aller jusqu’au bout.
Nous le disions dans notre précédente livraison, il y a plus de 71 millions F.CFA de salaires impayés à la BETRAM-SA moins les droits de licenciement abusif.
C’est pourquoi d’ailleurs, les travailleurs ont pris leur courage à deux mains en assignant en justice le patron de la BERAM M. Amadou Ousmane SIMAGA.
Le groupement des ex-travailleurs qui tirent aujourd’hui le diable par la queue, regrettent d’avoir tout fait pour empêcher la mort planifiée de la société: «nous avons tenté tous les moyens légaux pour le redressement de la société, mais le patron avait déjà tout planifié». S’ils saluent l’implication de l’UNTM à travers son Secrétaire Général, Siaka Diakité dont l’engagement ne souffre d’aucune ambigüité, les travailleurs regrettent cependant le mutisme coupable des plus hautes autorités de notre pays. «Nous avons adressé des correspondances et des documents à qui de droit pour attirer leur attention sur le désastre qui guettait la BETRAM-SA (de la Présidence de la République à la Primature, l’Assemblée Nationale et les ministères concernés sans succès», clament-ils. Et de poursuivre que les arguments de motif économique avancés pour licencier les travailleurs sont une contre-vérité dans la mesure où il n’y a aucune structure administrative organisée pour statuer sur la gestion de la société.
Rappel.
Les faits remontent à 1993. L’Etat malien décide de céder la BETRAM (Base pour l’Equipement du Transport routier au Mali) à des privés. Plusieurs sociétés ont soumissionné à l’époque. A l’issue du dépouillement, le Groupe SIMAGA/Travailleurs est retenu adjudicateur de la BETRAM. Notification lui a été faite le 19 juillet de la même année par le ministre de l’Economie, des Finances et du Plan d’alors, Mahamar O. MAÏGA. Cédée à 600 000 000 millions de F.CFA TTC, les modalités de paiement arrêtées par le liquidateur (l’Etat malien) autorisaient le Groupe SIMAGA à payer 33% de la valeur à la signature de l’acte de Cession soit 200 000 000 F. CFA. Le paiement du reliquat, soit 400 000 000, étalé sur six (6) ans, avec un différé de deux (2) devant intervenir après, un reliquat assorti d’un taux d’intérêt de 7,5% net d’impôt et taxe. Le Groupe SIMAGA devenait ainsi repreneur légale de la BETRAM, avec les travailleurs regroupés en GIE qui détiennent 5% des actifs de la société, conformément à l’Acte de Cession du 26 juillet 1993.
La BETRAM-SA ainsi née, va confondre les travailleurs dans une position peu confortable, avec la main mise du Groupe SIMAGA sur tout, et la volonté délibérée de M. Amadou O. Simaga d’étouffer les travailleurs. Mais pour quelles fins ?
Il faut reconnaître que depuis sa privatisation, le repreneur n’a respecté aucun de ses engagements à propos du plan Social des Travailleurs que l’UNTM avait exigé en temps avant la Cession. Et, de 1994 à nos jours, le Conseil d’Administration n’a pu se tenir qu’une seule fois-sous la pression du GIE des travailleurs.
«Le premier et seul Conseil d’Administration s’est tenu à l’issue d’un procès que nous travailleurs avions intenté contre le Groupe SIMAGA. Nous avons constaté des anomalies et avons refusé de signer le rapport du Commissaire aux comptes. Malgré cela, le ministre de l’Economie et des Finances d’alors, a agréé le document afin que le Groupe SIMA GA fasse des prêts sur le dos des travailleurs», explique Oumar Coulibaly, Chef exploitation de la BETRAM-SA non moins délégué du personnel. «En 1999-2000, le Groupe SIMAGA a licencié 18 travailleurs dont les membres du Comité Syndical et le Président du GIE des travailleurs. La même année, Amadou O. Simaga a expressément fermé une unité de production, la plus importante dont la recette annuelle s’élève à 500 millions F.CFA »
Il poursuit qu’après sa privatisation, la BETRAM-sa avait tous les marchés potentiels du pays : les marchés de la Banque Mondiale, du PNUD, de l’UNICEF, du PAM, du Plan-Mali, de la GTZ, la liste n’est pas exhaustive. Mais, renchérit-il, le patron de la société a affiché sa mauvaise foi vis-à-vis de ses services, en refusant de fournir les prestations dans le délai requit, rompant peu à peu la collaboration. «Et puisque le personnel a exigée une gestion transparente et le sérieux de l’Administration face à sa clientèle, SIMAGA licence collectivement les 14 autres travailleurs restant le 18 Mars 2010, violant du coup la règlementation en vigueur»
Ce qui est sûr, c’est que les travailleurs peinent aujourd’hui à rentrer dans leur droit à la BETRAM-SA. Mais espèrent sur une issue favorable du feuilleton judiciaire car ont-ils confiance en la justice. Même si par moment, le PDG tente de proposer des dessous de table. Corruption et incompétence : le plan opérationnel du Groupe SIMAGA. Mais les ex travailleurs ne comptent nullement le laisser faire les obsèques de la BETRAM6SA