Au cours d'une conférence de presse hier à la Bourse du travail, l'Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) s'est dit heureuse de sa nouvelle grille indiciaire même si l'application du protocole d'accord signé entre lui, le gouvernement et le patronat malien n'est pas faite à souhait. La centrale syndicale est particulièrement remontée contre le Conseil national du patronat malien (CNPM) qui traîne les pieds pour ce qui concerne le secteur privé Le protocole d'accord gouvernement-CNPM-UNTM du 2 janvier 2011 était au centre d'une conférence de presse animée jeudi par le secrétaire général de l'UNTM, Siaka Diakité, entouré pour la circonstance des membres du BEN UNTM et de Demba Diop, secrétaire général de l'Organisation de l'unité syndicale africaine (Ousa), basée à Accra au Ghana et qui vient de faire valoir ses droits à la retraite après une quarantaine d'années de service au nom de l'UNTM.
"Du côté du gouvernement, les lignes bougent. La nouvelle grille indiciaire a été adoptée par le conseil des ministres du 19 décembre 2012 avec une date d'effet fixée en janvier 2013 et la date d'application prévue en juillet 2013", a informé le secrétaire général de l'UNTM. La grille, qu'il dit être le fruit de leurs revendications, a été élaborée en vue de corriger l'ancienne qui comportait beaucoup de disparité en termes d'écart de points s'élevant souvent jusqu'à 9 points. "C'est pourquoi, cette grille, qui est le bébé de l'UNTM, demeure notre principale doléance, qui se solde par un équilibre de la grille salariale de la fonction publique", a-t-il ajouté.
Six milliards de F CFA d'incidence financière
Et en termes de retombées pour les fonctionnaires, le président de la commission de négociations de l'UNTM, Seydou Diarra pense, qu'on ne peut pas parler d'augmentation de salaire stricto sensu, mais que ce n'est pas loin d'une augmentation, car le calcul des salaires se fait sur les indices. Selon lui, "la correction des indices est évaluée à 40 %". Par ailleurs, l'incidence financière pour le budget d'Etat est estimée par le gouvernement à 6 milliards de F CFA. Mais ce montant est n'est pas du tout accepté par l'UNTM dont le secrétaire général parle de montant faramineux avancé pour les calmer et renvoyer la correction de la grille aux calendes grecques.
En plus de l'adoption de la grille, les questions d'indemnités, qui ne seront plus la chasse gardée des DG et responsables de services, est désormais réglée. Du directeur au personnel subalterne, chacun bénéficiera d'indemnité dans la fonction publique. L'un des points importants du protocole d'accord est l'octroi d'un 13e mois de salaire aux fonctionnaires admis à faire valoir leurs droits à la retraite.
"Le CNPM n'a pas comblé nos attentes, il a négligé de maintenir le dialogue social", a d'entrée de jeu affirmé Siaka Diakité. Selon lui, à part la signature convention sociale des banques et établissements financiers, le CNPM n'a pas donné une suite favorable à l'application des autres points du protocole. Le motif par lui avancé est la crise consécutive aux événements du 22 mars 2012. Du point de vue du patron de l'UNTM, " l'argument de la crise ne tient pas dans la mesure où le CNPM a été saisi plusieurs mois avant la crise pour s'exécuter et une lettre de rappel lui a été envoyée le mercredi dernier", a-t-il dit. Les points non satisfaits portent sur le paiement des droits des compressés de l'hôtel Azalaïl de la Smecma, etc. et la grille des sociétés de gardiennage élaborée mais non appliquée.