LILLE, La famille de Vincent Delory, otage mort au Mali
en janvier 2011, a pris acte vendredi de l'avis favorable à la
déclassification de certains documents qu'elle réclamait, et a appelé à une
commémoration en l'honneur des deux otages décédés.
"La famille de Vincent n'ayant pas réussi à organiser seule une
commémoration officielle pour le 8 janvier 2013, elle rappelle qu'une stèle en
leur mémoire a été inaugurée l'an dernier au cimetière de Linselles" (Nord),
écrit-elle dans un communiqué.
"Elle invite tous ceux qui le souhaitent et le peuvent, à s'y rendre
individuellement ces jours-ci pour leur rendre hommage et manifester leur
soutien envers ces deux innocents sacrifiés et plus largement, envers
l'ensemble des victimes du terrorisme", poursuit la famille, qui souligne que
si Vincent et Antoine doivent être reconnus du statut nouvellement créé de
"victime du terrorisme", celui-ci ne s'accompagne pas de commémorations
officielles.
Le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian va suivre les avis favorables
à la déclassification de documents concernant la mort des deux otages français
lors d'une opération militaire française au Niger, selon son cabinet.
L'avis de la Commission consultative du secret de la défense nationale
concerne la "déclassification des passages non précédemment communiqués à la
commission et non déclassifiés des deux enregistrements vidéo aujourd'hui
soumis à son examen", soit un enregistrement d'une durée totale de 38 minutes
et 7 secondes et un enregistrement d'une durée totale de 43 minutes et 18
secondes.
"Cette déclassification a été promise aux proches de Vincent par le
Président de la République en octobre 2012. Ces éléments sont indispensables
pour compléter les nouvelles expertises médico-légales demandées par Me Frank
Berton, avocat de la famille Delory, afin d'établir les causes de la mort de
Vincent", poursuit la famille dans son communiqué.
"D'autre part, conformément aux engagements du Président de la République,
la famille attend toujours que la saisine des juges soit étendue à des faits
d'homicide involontaire pour que la Justice puisse établir les circonstances
exactes de ce drame", précise-t-elle.
Les forces spéciales françaises avaient poursuivi les ravisseurs de Vincent
Delory et Antoine de Léocour jusqu'au Mali mais n'avaient pu libérer les deux
otages. Des expertises de leurs corps, révélées le 3 février, avaient permis
de préciser les causes de leur décès: Vincent Delory est mort brûlé tandis
qu'Antoine de Léocour a été exécuté par ses ravisseurs, selon le parquet.
L'enlèvement avait été revendiqué par Al-Qaïda au Maghreb islamique.
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