La 3e édition de la «Nuit du mérite Sportif» a eu lieu le 21 décembre à l’Hôtel Laïco Amitié. Présidé par le ministre Hamèye Founé Mahalmadane et parrainé par Mamadou Seydou Traoré dit Babou (administrateur et ancien dirigeant sportif), l’événement a une fois de plus tenu ses promesses. L’utile et l’agréable ont fait bon ménage au rythme de l’orchestre du célèbre Toumani Diabaté. Au-delà des réjouissances, du bonheur de ceux qui ont été honorés et de l’espoir de ceux qui ont assisté à cette reconnaissance du mérite, il faut saluer la pertinence de cette initiative du Comité national olympique et sportif du Mali (CNOSM). Aujourd’hui, force est de reconnaître que ce projet qui tient beaucoup à cœur le président Habib Sissoko et son équipe a pris forme.
Le Cnosm est bien dans son rôle en s’investissant dans la promotion des valeurs fondamentales du sport et de l’olympisme : devoir de mémoire et culte de l’excellence ! Qui n’a pas été ému de voir les veuves et orphelins des regrettés Pierre Diakité, Boubacar Diouf et Marcel Dakouo ? Que dire de la présence de ma chère grand-mère épouse de Mamadou Ely Diarra dit Diarradjan, cet autre monument de la pratique et du management du sport à Koulikoro et au Mali ? N’est-ce pas que c’est à peine si l’assistance a retenu ses larmes en voyant l’indétrônable Seydou Traoré dit Guatigui (portier de l’AS Réal et des Aigles) promener avec beaucoup de courage sa généreuse silhouette éprouvée par le poids de l’âge et surtout par les séquelles d’un terrible accident ! Visiblement, il était très heureux d’être-là. Comme d’ailleurs tous les récipiendaires ou leurs proches.
Ces patriotes, qui ont tout donné à la nation sans exiger rien en retour, n’ont pas forcément besoin de l’aumône, mais du respect, de l’estime et de la chaleur humaine. Hélas, elles sont nombreuses nos anciennes gloires qui souffrent seules avec leurs proches pas forcément par l’indifférence, mais de l’ignorance que nous avons de leur malheur et détresse. Peu d’entre nous savait que Seydou Guatigui faisait face à une si douloureuse épreuve depuis de longues années. Le Mérite de la «Nuit du mérite Sportif» c’est d’essayer de briser cet isolement en faveur d’une chaîne de solidarité. L’effet est positif ! La preuve, ce sont les prix spéciaux offerts par le Directeur général du sponsor officiel du Cnosm (Sotelma/Malitel) au ministre de la Jeunesse et des Sports en faveur de deux lauréats de la catégorie «Devoir de mémoire» ! Leur sort interpelle désormais les autorités de la République et aussi la mémoire collective. On sait que des arts martiaux comme le judo sont porteurs de valeurs fondamentales pouvant se développer naturellement sur le tatami et dans le dojo. Ces valeurs trouveront sans doute un écho favorable dans la vie quotidienne et, au-delà, dans la société dans son ensemble. Et cela si elles sont soigneusement promues comme le fait actuellement cette initiative de reconnaissance des talents et serviteurs d’hier, d’aujourd’hui et de demain. Ainsi, quelle que soit son origine, sa condition sociale, son genre, ses capacités physiques et mentales, chacun doit trouver sa place dans un dojo près de chez soi, sur une pelouse ou un plancher, dans une arène ou sur un ring… et dans la société.
Des comportements, des valeurs pour un monde meilleur
Selon Ali Bongo Odimba, «le sport permet de sortir le meilleur de soi, en chaque individu, quel que soit son statut social… Le sport reste un moyen de valorisation sociale» ! Et le sportif a besoin des initiatives comme la reconnaissance du mérite pour se surpasser afin d’être toujours au niveau des meilleurs. C’est ce que l’actuel comité exécutif du Cnosm a compris en initiant cet élément qui est en train de prendre la place qui est sienne dans nos traditions sportives. Les efforts ne suffisent pas eux-seuls à se maintenir au sommet, à combler les attentes sportives d’un peuple… Il faut aussi de la motivation à travers la reconnaissance du mérite, et aussi le culte de l’excellence. Ce chaînon de la performance sportive nous a longtemps fait défaut dans notre ambition de bâtir une grande nation sportive. Heureusement que, depuis trois saisons, le Cnosm a su généreusement occuper ce créneau. Prenant ainsi la relève après l’échec de plusieurs initiatives qui ont fait l’effet d’un feu de paille. Le comité olympique vient ainsi accompagner et compléter les initiatives de certaines fédérations sportives comme celle du basket qui couronnent annuellement leurs meilleurs sportifs, techniciens… Il est alors indispensable, c’est en tout cas le souhait du ministre de la Jeunesse et des Sports, que «cette initiative survive au temps parce qu’elle est justifiée au double sens de l’unité autour du sport et de la distinction des Meilleurs sportifs parmi les meilleurs».
L’utile et l’agréable, c’était aussi dans les mots, dans les discours et réflexions. Pour le président Habib Sissoko, nous devons plus que jamais redoubler d’efforts en ce «temps de misère» pour nos compatriotes vivant dans les régions du nord-Mali occupées par des rebelles touaregs et jihadistes. Tout comme pour les centaines de milliers qui vivent aujourd’hui comme déplacés chez eux ou réfugiés ailleurs à cause de cette situation. La solidarité s’impose aussi à nous tous en ce temps des «défis». C’est la triste réalité à laquelle nous sommes aujourd’hui confrontés qui nous l’impose. Le parrain de cette 3e édition, Mamadou Traoré dit Babou, rappelle que la route est longue pour surmonter les épreuves actuelles. D’où la nécessité de continuer à se battre. Pour lui, relever les défis actuels, suppose que chacun mette sa mission au-dessus des contingences comme, témoigne-t-il, le ministre Hamèye Founé et le président Habib Sissoko. Et comme lui-même l’a toujours fait pendant sa riche carrière d’administrateur, de sportif et de manager des instances sportives. En Sport comme dans la vie, il n’est pas toujours bon de sauter les étapes. Un empressement qui provoque aujourd’hui le dopage dans le sport et la triche dans la vie de tous les jours. La jeunesse sportive se doit alors, comme le conseille Hamèye Founé Mahalmadane, de prendre l’exemple sur leurs aînés (parfaites illustrations du dévouement à la patrie), aussi bien dans la famille que dans les arènes sportives, pour mériter la réussite et la distinction. Tous les efforts seront, tôt ou tard, reconnus et récompensés, mais au prix de l’abnégation, du don de soi, de la discipline et de la persévérance dans l’effort. Comme le disait le président Ali Bongo Odimba du Gabon à l’occasion d’un forum international sur le Sport à Doha (Qatar), il est de plus en plus évident que «les nations qui réussissent dans les sphères sportives et culturelles sont celles-là mêmes qui finissent par connaître le succès économique et social» ! En ce qui nous concerne, le Sport doit être aussi un repère pour susciter le sursaut national nécessaire pour sortir la nation de l’impasse actuelle. Bonne année sportive 2013 !