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Politique

Gao: Les jeunes prennent le pouvoir

Publié le vendredi 18 mai 2012 | Le Matin

© AP par DR
Bamako:Les populations s`opposent à la scission du Mali au cours d`une marche
10 avril 2012.Bamako,Mali.Les membres de la communautés arabe du Mali manifeste pour réclamer le retrait des groupes armées du nord du pays.

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- ORTM - 6/5/2012

Dossier

CRISE AU NORD DU MALI

Alors que les groupes armés islamistes qui contrôlent le nord du Mali s’affairent à appliquer la charia, les jeunes de la ville de Gao, poussés dans leur dernier retranchement, ont battu le pavé, lundi et mardi derniers. Bravant les coups de feu des occupants.

Scandant des slogans hostiles aux mouvements armés islamistes, exhibant le drapeau tricolore de leur pays, les jeunes de la cité des Askia n’ont plus manifestement peur des Salafistes d’Ançardine et autres mouvements rebelles qui occupent leur ville. Selon de sources bien introduites, les jeunes ont affronté les mains nues des hommes armés qui tiraient à balles réelles en l’air. « Trop c’est trop, on ne peut plus supporter cette humiliation…Si Bamako ne nous libère pas, nous, on va le faire », a lancé amer un jeune marcheur joint au téléphone par nos soins.

Des coups de feu ont été entendus pendant toute la journée et même tard dans la soirée. Après la tombée de la nuit, les marcheurs se sont dispersés tout en se donnant rendez-vous le lendemain.

Conformément à leur supposée charia, interdiction est faite aux populations de fumer de la cigarette ; de s’arrêter avec une femme dans la rue ; les femmes sont priées de rester dans les concessions ; les jeunes ne peuvent pas jouer au football, regarder la télé. Cette mesure rappelle l’Afghanistan du Mollah Omar, chassé par les Américains du pouvoir.

Cette marche de protestation se passe au moment où islamistes et bandits du Mnla se côtoient pour asseoir leur hégémonie sur les populations du septentrion malien.

Plusieurs observateurs pensent que cette marche changera la donne dans les villes occupées, les jeunes ont osé affronter des aventuriers sans scrupules, sans attachement aucun ; donc sans pitié. Vont-ils prendre le pouvoir ? Rien n’est moins sûr.

Alhassane H. Maïga

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