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Soins essentiels dans la communauté (SEC) : Une stratégie gagnante à pérenniser
Publié le lundi 7 janvier 2013  |  Le 22 Septembre




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Une récente mission sur le terrain nous a permis de mesurer l’efficacité de la stratégie de Soins Essentiels dans la Communauté (SEC), mise en œuvre par le Mali et ses partenaires, au 1er rang desquels l’UNICEF. Partout où nous sommes passés, les villageois, les notabilités et les autorités administratives et sanitaires ont salué la pertinence de cette approche, gage de la survie des enfants de 0 à 5 ans.

Ne pas hypothéquer le futur en permettant à tous les jeunes Maliens de vivre en bonne santé jusqu’à leur entrée dans le système éducatif, cela pourrait être un slogan pour la stratégie SEC. Nombre d’enseignants vont même plus loin en demandant que l’on installe un carrément ASC (Agent de santé communautaire) dans chaque école, afin de poursuivre dans la dynamique de prise en charge et de référence dans les délais des pathologies les plus meurtrières chez les enfants instaurée désormais dans de nombreuses communautés.

Rappelons que les Soins essentiels dans le communauté se définissent comme: «l’ensemble des services et des actions préventifs, curatifs et promotionnels ayant une efficacité scientifiquement prouvée, socialement acceptables, accessibles géographiquement et financièrement, mis en œuvre avec la communauté pour réduire la morbidité et la mortalité au niveau des ménages et des familles».

Autres chiffres désolants qui ont conduit à la définition et à la mise en œuvre de la stratégie SEC, le fait que, pour les 328 enfants de moins de 5 ans qui meurent chaque jour au Mali, 8 décès sur 10 surviennent dans la communauté, ce qui veut dire qu’il n’y a pas eu de prise en charge correcte des patients et / ou qu’ils ont été présenté à un professionnel de la santé trop tardivement. En outre, 80% de ces décès sont imputables au Paludisme, à la diarrhée, à une Infection Respiratoire Aigüe, à la malnutrition ou à une pathologie néonatale.

40% de la population malienne vivant au delà de 5 kms d’un CSCOM (Centre de santé communautaire) il urgeait de «décentraliser» l’accès aux soins en créant un nouveau palier dans la pyramide sanitaire, l’Agent de Santé Communautaire (ASC), afin de rapprocher populations et soins de santé de qualité. Le paquet de soins mis en œuvre par l’ASC, en collaboration avec les relais et les Accoucheuses Traditionnelles Recyclées de l’aire géographique concernée comprend la prise en charge des enfants de moins de 5 ans malades, le suivi des nouveau-nés, la Planification Familiale, l’hygiène et la salubrité publique, la bonne nutrition et la communication pour le changement social et de comportement.

La stratégie SEC a pu être mise en œuvre grâce à un partenariat, sous le leadership du Ministère de la Santé, entre les structures déconcentrées, la Société Civile (ASACO, FELASCOM, FERASCOM), les Collectivités Locales et les PTF du Mali en matière de santé, l’UNICEFet l’USAID principalement, à la suite d’un Forum national sur «L’amélioration de la qualité des soins dans la communauté» qui s’est tenu en mars 2009.

Dès le second semestre 2010, toutes les instances de supervision des SEC seront mises en place. Ces structures de coordination concernent les niveaux national, régional, district sanitaire et aires de Santé. Pour le pilotage du processus, un groupe ad hoc a été mis en place par le Ministre de la Santé. Il est présidé par le Secrétaire général du département et est composé des services centraux, des services rattachés, des organismes personnalisés, de la Société civile (FENASCOM notamment) et des partenaires techniques et financiers.

Au niveau régional, c’est un Comité de pilotage qui est mis en place et, dans chaque District Sanitaire, l’équipe socio sanitaire, les PTF, les Collectivités, la FELASCOM, les ONGs, les autorités administratives, constituent le Comité de coordination qui assure la coordination des activités SEC sous le leadership du Président du Conseil.

Dans l’aire de santé concernée, la coordination est assurée par une qui comprend le comité de gestion de l’ASACO, l’équipe technique du CSCOM, la Mairie, les représentants locaux des PTF, des ONG, des mutuelles et autres acteurs pouvant contribuer à la mise en œuvre des SEC. Elle est chargée du choix des sites de prestation, de la sélection et du suivi des ASC et de la sensibilisation de la communauté.

Le recrutement des Agents de Santé Communautaires, souvent des ex aides-soignants ou matrones, du niveau DEF au minimum, comporte un test écrit sur le paquet SEC et un entretien avec les candidats pour tester leurs capacités de communication. Leur installation sur les sites se fait après une formation initiale de 15 jours, et ils sont soumis à une période d’essai de trois mois.

Dans les régions de Sikasso, Kayes, Koulikoro, Ségou, Mopti, ce sont actuellement 1 681 ASC qui sont opérationnels aujourd’hui, sur 1 788 qui ont été formés pour 2 176 planifiés. Ils ont pris en charge 28 458 cas de paludisme (vérifiés par des tests de diagnostic rapide – TDR), 16 080 épisodes de diarrhée, 23 829 infections respiratoires aigües et 6 848 enfants souffrant de malnutrition modérée. De nombreuses vies d’enfants ont ainsi été sauvées et la pérennisation de cette stratégie est donc indispensable.

Vu l’adhésion des communautés à cette approche, leur confiance envers les ASC et l’impact positif de la stratégie SEC, en termes d’indicateurs pour la santé publique et d’augmentation des ressources pour les CSCOM, diverses pistes se dessinent. Nous y reviendrons dans un prochain article, qui traitera aussi de la forte synergie partenariale qui a permis d’aboutir à de si brillants résultats, malgré de nombreuses contraintes…

Ramata Diaouré

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