En souhaitant une bonne et heureuse année 2013, à toutes et à tous, il est opportun pour nous de faire un petit bilan de l’année écoulée. Pour nous, cette année fut agitée. Alors, qui veut aller loin ménage sa monture.
Il serait insensé pour un Malien de faire le bilan de l’année écoulée sans faire cas du coup d’Etat, d’une Armée en déliquescence et de l’occupation du septentrion de notre pays par des islamistes, des narcotrafiquants. Des faits liés et qui ont mis le pays dans l’incertitude.
Au moment où chacun s’interrogeait sur la tenue ou non des élections en avril ou encore si ATT allait tenter de se maintenir au pouvoir, des Maliens se rebellent sous l’appellation d’une organisation dénommée Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA). L’objectif de cette organisation, l’indépendance d’une partie du pays qu’ils appellent l’Azawad. Pour parvenir à leur fin, ils déclenchent la lutte armée. Face aux assauts répétés, l’Armée malienne après une période de résistance décide d’un repli tactique. Ainsi, avec d’autres mouvements arrivés de Libye suite au décès du Colonel Kadhafi, le nord du Mali bascule.
Dans cette situation difficile, l’Etat continue de faire croire au peuple que seront organisées les élections et que la situation du Nord n’est pas aussi chaotique comme on le fait croire.
C’est dans cette incertitude pour le pays qu’arrive le coup d’Etat du Capitaine Amadou Haya Sanogo le 22 mars chassant ATT de Koulouba avec la création du Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’Etat (CNRDRE). Et puis de faire basculer pendant trois jours les trois régions du Nord dans les mains des islamistes. Toutes choses obligeant ATT à démissionner sous les auspices de la CEDEAO. Pour le retour à l’ordre constitutionnel.
Entretemps, le MNLA et ses désormais alliés occupent le terrain et poussent leurs tentacules coupant le pays en deux. Le sud sous domination des militaires putschistes et le nord entre les mains du MNLA et des juhadistes, salafistes qui y imposent leur loi.
Politiquement parlant, Dioncounda Traoré, Président de l’Assemblée nationale regagne Bamako et s’installe à la présidence par intérim avant d’être agressé le 21 mai. Le professeur Traoré est finalement évacué en France pour des soins. Il revient au bercail en fin juillet. En cette période, les occupants du Nord se la coulent douce. Finalement, n’ayant certainement pas les mêmes objectifs, ils vont se quereller. Ansardine (des apatrides maliens), Aqmi et Mujao, des vendeurs et trafiquants de drogues se faisant passer comme des pieux musulmans vont mettre le Mnla en déroute. Et puis, ils vont faire des exactions en coupant des mains, détruisant des mausolées, et tuant des hommes au nom de l’islam par lapidation.
Si au Nord, rien ne va ; également au Sud du pays la lutte politique devient ardue entre la junte militaire et son PM, et puis le Président par intérim et ses alliés du Fdr. Le peuple désabusé ne sait plus à quel saint se vouer. L’argent a disparu, les licenciements sont nombreux et c’est l’incertitude totale dans les foyers. Le pouvoir est toujours dans les mains des militaires qui font et défont à leur guise. La cause évoquée pour le putsch s’enlise. A l’appel des forces internationales s’oppose une certaine frange du peuple bien que minoritaire.
Finalement, la communauté internationale, après la séparation des putschistes avec leur Premier ministre Dr Cheick Modibo Diarra par la force des armes, décide d’envoyer des troupes internationales sans aucune précision de taille. C’était le 20 décembre dernier. Cette force appelée la Mission internationale de soutien au Mali (MISMA), sous conduite africaine, doit intervenir en appui aux forces maliennes. En attendant, le renforcement des capacités de l’Armée malienne par un Général français et plusieurs autres militaires est annoncé à partir de ce mois de janvier.
D’ici là, au Mali, nous espérons tous que cette année 2013 sera une année faste qui nous permettra de recouvrer nos territoires occupés, d’organiser des élections crédibles et transparentes afin de mettre en place des Institutions plus acceptées de tous. Déjà, pour reconquérir le Nord, notre Président par intérim nous a donné l’espoir que nous n’attendrons plus des mois. Auparavant, présentant les vœux des Forces Armées et de Sécurité au Président, le Chef d’état major avait déclaré n’attendre que le feu vert des autorités. C’est-à-dire le Président de la République et le président du Comité de Suivi des Reformes des Forces Armées et de Sécurité. Alors, prions pour la paix et un Mali Indivisible.