De 2005 à 2011, 38 625 césariennes ont été pratiquées dans le seul District de Bamako, nous a déclaré le Chef du service d’obstétrique du Département de Gynécologie-obstétrique du CHU Gabriel Touré, le Pr Mounkoro Niani, au cours de l’entretien qu’il nous a accordé le jeudi 3 janvier dernier.
La santé, comme l’a rappelé le Pr Mounkoro Niani, c’est le bien-être général, tant physique que mental et social de la personne humaine. Au Mali, a-t-il précisé, elle prend donc en compte l’ensemble des mesures préventives, curatives et promotionnelles visant à améliorer la prise en charge des groupes vulnérables que constituent les femmes, les enfants et les jeunes adultes. Ceci afin de réduire la mortalité et la morbidité maternelle, néonatale, infantile et juvénile et promouvoir ainsi le bien-être de tous nos compatriotes.
Parlant de la césarienne, le Pr Mounkoro l’a tout d’abord défini au niveau opérationnel comme étant une intervention chirurgicale qui consiste à extraire le fœtus par voie haute. Cette intervention, selon lui, est indiquée lorsque la femme ne peut accoucher normalement ou lorsque la vie de l’enfant est en danger. Différentes recherches, a-t-il ajouté, ont prouvé que cette intervention permettait de réduire la mortalité maternelle et périnatale ainsi que d’éviter certains handicaps.
Mais la césarienne a un coût. Et, du fait de ce coût, les services de la césarienne étaient sous-utilisés dans notre pays. Le gouvernement malien a donc estimé que, pour réduire la mortalité et la morbidité maternelle et infantile, il fallait absolument la rendre accessible à toutes les mères. Ainsi, depuis août 2005, la gratuité de la césarienne a été instaurée sur toute l’étendue du territoire national.
Selon les explications du Pr Mounkoro, la gratuité de la césarienne concerne l’acte opératoire lui-même, les médicaments utilisés pour l’intervention et tous les consommables nécessaires, de même que le kit post opératoire, qui se compose des médicaments utilisés durant la période qui va de l’opération à la sortie de l’hôpital. Si la césarienne se complique, un «kit compliqué» également gratuit est disponible.
Mais il est possible que l’on rencontre certaines difficultés, soutient le Pr Mounkoro, comme certaines pathologies qui ne sont pas liées à la césarienne et font l’objet d’ordonnances, dont, souvent, les membres de la famille de la patiente contestent le coût. «Ce ne sont pas toute les dépenses de santé autour de l’accouchement qui sont gratuites, mais seulement la césarienne». Autre difficulté, les Kits incomplets. Pour y remédier, un Comité de pilotage se réunit régulièrement pour apporter des améliorations, voire des solutions aux problèmes rencontrés.
Dans les régions, pour les césariennes, les CSCOM (Centres de santé communautaire) s’adressent aux Centres de santé de référence, qui envoient une ambulance. Le transport de la patiente est gratuit et c’est toujours la même gratuité de la césarienne qui est appliquée. Le Pr Mounkoro conclura en disant que, d’août 2005 à décembre 2011, 38 625 césariennes ont été pratiquées dans le seul District de Bamako.