Salman Rushdie est un romancier et essayiste anglais d’origine indienne qui avait publié en septembre 1988 un livre intitulé «Versets sataniques». Ce livre avait déclenché une vive réaction dans la communauté islamique. Le livre a été banni dans plusieurs pays musulmans dont l’Afrique du sud, le Pakistan, l’Arabie Saoudite, l’Egypte, la Somalie, le Bangladesh, le Soudan, la Tunisie, la Malaisie, l’Indonésie(le plus grand pays musulman du monde) et le Qatar. La suite est connue car le livre a été l’objet d’un autodafé à Bradford(Angleterre) le 14 janvier 1989.
Le 14 février 1989, Salman Rushdie reçoit une fatwa qui réclame son exécution par l’imam l’Ayatollah Rouhollah Khomeini, guide de la révolution iranienne. Voici le texte de la fatwa de l’imam Khomeini : «Au nom de Dieu Tout Puissant. Il n’y a qu’un Dieu à qui nous retournerons tous. Je veux informer tous les musulmans que l’auteur du livre intitulé Les Versets sataniques, qui a été écrit, imprimé et publié en opposition à l’Islam, au prophète et au Coran, aussi bien que ceux qui l’ont publié ou connaissent son contenu, ont été condamnés à mort. J’appelle tous les musulmans zélés à les exécuter rapidement, où qu’ils les trouvent, afin que personne n’insulte les saintetés islamiques. Celui qui sera tué sur son chemin sera considéré comme un martyr. C’est la volonté de Dieu. De plus, quiconque approchera l’auteur du livre, sans avoir le pouvoir de l’exécuter, devra le traduire devant le peuple afin qu’il soit puni pour ses actions. Que Dieu vous bénisse tous», Rouhollah Musavi Khomeini.
L’affaire de la fatwa de l’imam Khomeini contre Salman Rushdie a été portée devant le Mufti de Macca ibn Baaz (paix à son âme) qui a reconnu l’authenticité de cette fatwa car pour lui, même si Salman Rushdie n’était pas musulman, l’Islam n’a pas de frontière. Il couvre l’univers entier.
La majorité des maliens ont entendu la déclaration d’un imam populiste de Bamako et des villes à l’intérieur de notre pays, le Mali. Voici sa déclaration en langue bamanan traduite en français : «Si on l’attaque, il n’y aura plus de mosquées wahhabites à Bamako.»
Certains sont allés jusqu’à reconnaitre qu’il aurait eu à dire «qu’il faut tuer tous les wahhabites avec leurs familles.» Voilà, une déclaration incendiaire. Le Mali est dans une situation particulière où certaines déclarations sont à bannir. Il est formellement interdit même d’appeler au meurtre ceux qui ont pris des armes contre leur pays à plus forte raison d’appeler au meurtre de paisibles croyants en Dieu.
Nous avons lu sur les journaux de la semaine passée où un journal avait titré ceci : «la sécurité d’état a pris au sérieux la menace sur Haïdara». Nous avons appris (vrai ou faux ?) que des policiers sont en faction devant sa porte.
Nous disons quand on croit au lendemain, on ne doit pas avoir peur de mourir. D’après le théologien fondamentaliste pakistanais Sayyid Abul Ala Maududi (paix à son âme), l’homme ne doit pas avoir peur de mourir dans n’importe quelle situation où il se trouve car, il doit dire la vérité, c’est Dieu qui détient son âme.
Ezzedine Kalak était le représentant officiel de l’OLP (Organisation de libération de la Palestine) dans les années 70 à Paris(France). Il a été assassiné en 1978 à Paris. On l’a retrouvé, seize balles dans le corps et ses camarades le reprochaient d’être fréquent au lieu de l’assassinat. Il avait répondu en ces termes : «Il faut se répéter que l’on peut mourir d’un moment à l’autre et non la trompeuse sécurité de l’habitude. Nous en sommes tous conscients.»
Notre imam s’est fait lui-même prisonnier comme Salman Rushdie est devenu prisonnier dans son pays, il vit dans la clandestinité avec une haute sécurité derrière lui.
Les Maliens veulent la concorde entre tous ses fils en ces périodes difficiles. En suite, l’Islam est UN et on ne peut pas avoir un pied dedans et l’autre au dehors. C’est un dogme qu’on doit suivre scrupuleusement.