L’honorable Ahmed Sidi Diarra, député élu à Mopti à propos de la crise : « Je suis prêt à mettre un immeuble à la disposition de nos militaires à Mopti pour servir de QG »
Député élu à Mopti et responsable politique influent de la région, l’honorable Ahmed Sidi Diarra analyse, dans cette interview exclusive, la crise politico-sécuritaire que traverse le Mali depuis plusieurs mois. Pour ce cadre de l’ADEMA, le Mali va sortir bientôt de cette situation . Il se dit prêt à mettre un immeuble à la disposition des militaires pour servir de QG
Elu en 2007 à l’Assemblée nationale, vous êtes témoin de la tournure des évènements. Quelle analyse faites-vous de la crise actuelle?
Je rends grâce à Dieu et prie sur le sceau du prophète Mohammad (PSL) et je m’appuie sur notre vénéré Cheikh Mohamed Larabi, disparu il y a 9 ans. Enfin je demande les bénédictions de notre Khalife, Cheikh Mohamed Chaffi Diarra à Mopti.
Le Mali, comme bon nombre de pays dans le monde, a connu une tournure brusque qui a causé la mise en mal de la stabilité des populations et des institutions de la République. Tirer déjà un enseignement de ces évènements, est à mon avis trop prétentieux. Il faut pour l’instant, trouver les solutions et l’heure des leçons viendra.
Vous êtes de Mopti et le Président ATT est aussi de Mopti ! Quels sont vos rapports? Quelle est sa responsabilité dans la situation actuelle du pays ?
Certes, ATT est un grand-frère de longue date et nous sommes tous de Mopti, cela n’est pas une raison pour faire de moi un super député ! Je suis comme les autres, donc nos relations sont institutionnelles. Quant à son départ, les politiques nous ont appris que l’Etat est une continuité ; à ce titre, la vie de l’Etat suit son chemin. Et une fois de plus, sauvons d’abord le Mali et les responsabilités seront situées pour que chacun, de quelque bord que ce soit, puisse répondre de ses actes. Nous sommes tous responsables, tous les Maliens. Seulement, il faut voir les niveaux de responsabilité.
Le Mali se trouve être divisé en deux aujourd’hui et le Nord est contrôlé par des terroristes et autres islamistes qui prônent la charia. Vous, vous êtes fils d’un Saint Homme (Cheikh Mohamed Larabi). Votre réaction ?
Tout d’abord, ces gens ne sont pas des religieux et ils n’agissent qu’au nom de leurs pures aspirations. Comment un pays où les mosquées existent, les fidèles accomplissent leurs devoirs religieux au mieux, vous parlez d’islamisation ? Et je prends tout le Mali à témoin ; ces gens finiront très mal après avoir touché aux mausolées des saints à Tombouctou. La situation malienne reviendra sous peu à la normale. Incha Allah !
Donc, vous n’êtes pas de mèche avec Ançardine, comme le prétendent certains ?
Les adeptes de la tidjaniya sont les dernières personnes à être sollicitées par ces gens. Donc, pour rien au monde, je ne serai avec ceux qui détruisent les mausolées de nos Cheikh à Tombouctou et Gao.
Etes-vous pour la résolution 2085 de l’ONU, qui autorise le déploiement d’une force d’intervention pour libérer le Nord-Mali, donc pas de négociation ?
L’adoption de cette résolution n’est pas une déclaration de guerre, mais une avancée significative de la volonté internationale à nous aider pour résoudre notre crise. Prenant l’exemple sur notre Prophète béni soit sur lui, qui a mené des guerres saintes, mais en privilégiant les discussions. Nous pouvons à ce titre poursuivre les négociations, mais en étend strict sur l’indivisibilité du Mali, la laïcité et l’unicité. Et surtout en tenant compte du temps, car des populations souffrent énormément.
Comment vous vivez la situation à Mopti ?
C’est la tristesse, la désolation, mais aussi l’inquiétude qui gagne un peu le terrain face à des intoxications. Seulement, nous ne laisserons personne envahir la Venise de la sorte. C’est pourquoi nous sommes en train de murir des réflexions pour y faire face. Le moment venu, vous serez informé, car l’Etat seul ne peut pas tout.. Et nous devons surtout à Mopti, soutenir nos forces armées et de sécurité pour la conquête des régions nord. D’ailleurs, je propose aux autorités que le poste de commandement de la force militaire internationale soit installé à Mopti. Non seulement pour des raisons de proximité avec la zone de guerre, mais aussi pour davantage rassurer les Mopticiens que la ville est à 100% protégée. Je suis prêt à mettre un immeuble à la disposition des troupes pour servir de QG.
Vous êtes de l’ADEMA, comment se porte le parti aujourd’hui ?
L’ADEMA se porte mal, car le pays va mal. Sinon les militants et sympathisants restent mobilisés pour la cause du parti sur toute l’étendue du territoire malien.
Pourtant, c’est vous qui dirigez le pays !
Je pense que vous faites allusion à la présidence. Le président par intérim, Dioncounda Traoré fait ses preuves sur le plan du rassemblement, de la mobilisation et surtout de la quiétude au Mali. Donc, c’est cette mission qu’il continue, pas pour l’ADEMA mais pour le Mali entier. Et je pense que les uns et les autres l’ont compris. Il faut que les considérations partisanes et autres intérêts personnels s’estompent au détriment de celui du Mali.
Votre dernier mot
Tant que nous resterons unis, l’aide de Dieu ne manquera aucunement.. Il y a eu dans le passé de la religion musulmane des moments critiques de ce genre, où le Prophète (PSL) a appelé les fidèles à la cohésion sociale et aux bénédictions.