Pour le ministre de l`Economie, des Finances et du Budget, Tiéna Coulibaly, les revendications corporatistes doivent connaître une trêve en ces moments difficiles pour notre pays. Aussi a-t-il demandé aux syndicats d`enseignants de suspendre leur grève et accepter la discussion avec le gouvernement. C`était dimanche soir sur la télévision publique, ORTM. En grève illimitée depuis septembre, les enseignants militants du Syndicat national de l`éducation (Snec) et du Syndicat national de l`enseignement supérieur (Snesup) exigent des autorités de la transition la signature du protocole d`accord du 6 mars 2012, relatif à la satisfaction de certains de leurs doléances dont l`alignement de leurs salaires sur ceux de la sous-région, le paiement des heures supplémentaires, le reversement des cotisations au titre de l`assurance maladie obligatoire (Amo).
Dimanche 6 janvier, profitant de la tribune de «la Grande interview» de l`ORTM sur les finances du Mali, le ministre de l`Economie, des Finances et du Budget, Tiéna Coulibaly, a invité les syndicats d`enseignants du supérieur à mettre en sourdine leurs revendications eu égard au contexte très difficile que traverse le pays. Il leur a demandé d`accepter la main tendue du gouvernement, qui est conscient de la pertinence de leurs revendications.
L`invité du DG de l`ORTM a exhorté les grévistes à discuter avec le gouvernement et à faire des concessions au regard de la situation critique. Pour le ministre de l`Economie, la «priorité» de l`heure c`est la recherche d`argent pour doter l`armée en vue de la reconquête des régions du Nord et pour organiser les élections de sortie de crise. Toutefois, il a assuré que «le gouvernement n `a aucune intention» d`oublier les enseignants. Il a sollicité le gel des revendications pour que les finances publiques puissent honorer les priorités assignées.
Cet appel du ministre Coulibaly est intervenu après plusieurs rencontres avec les ministères en
charge du dossier, mais qui se sont soldées par des échecs. Là société civile s`est investie en vain ! Les étudiants des facultés du` Mali ont emboîté le pas aux sages de Bamako en organisant une assemblée générale et une marche pour réclamer de leurs professeurs l`arrêt de la grève et la reprise des cours. Ils n`ont pas été entendus.
Pour la plupart des observateurs, les revendications des enseignants grévistes sont légitimes, mais ils indiquent que leur gel en cette phase critique de la nation serait salutaire. Plusieurs membres de l`Amicale des anciens ministres de l`Education engagent les parties à s`étendre pour l`intérêt du Mali qui a plus que jamais besoin du sursaut d`orgueil de «chacun des citoyens maliens».