Le divorce est consommé entre Alain Giresse et la Femafoot. Le verdict est tombé le samedi 12 mai lors d’un point de presse de la Femafoot. Occasion pour Moussa Konaté, le 1er vice président de la Femafoot, chargé des sélections nationales d’officialiser la non reconduction du contrat d’Alain Giresse qui prend fin officiellement le 31 mai prochain. «Malgré nos concessions sur les 3 points de discorde, Alain Giresse n’a pas voulu signer un nouveau contrat avec la Femafoot», a expliqué d’entrée de jeu Moussa Konaté.
Aux dires du conférencier, les 3 points de discorde sont : le staff médical, les joueurs sélectionnés et la facture de téléphone. Sur ces points évoqués, les négociations ont été dures.
S’agissant du staff médical, le 1er vice président Moussa Konaté apporte des éclaircissements. «Au cours des deux années écoulées, c’était le sélectionneur qui venait avec un staff de quatre spécialistes dont un médecin, un kinésithérapeute, un préparateur physique et un préparateur des gardiens de but». Le conférencier du jour Moussa Konaté va plus loin en dévoilant leur rémunération journalière en ces termes. «Ils étaient rémunérés à raison de quatre cents euros (400 €) par personne et par jour pour toute la durée du regroupement du 07 janvier au 14 février. Ce personnel était assisté de deux Maliens, un intendant et un kinésithérapeute qui, pour la même période, percevaient chacun la somme de quatre cent mille francs CFA, soit environ 615 €. Les prestations des spécialistes expatriés laissaient à désirer.»
Le premier vice président de la Femafoot n’est pas satisfait du rendement du staff médical. «Nous avons estimé que ce staff médical devait être sous la responsabilité de la Commission médicale de la Fédération tenue de travailler étroitement avec le sélectionneur. Pour nous, il était possible de trouver au Mali un personnel médical qualifié et compétent… Ceci n’a pas été du goût de Giresse. Après échange, nous avons accepté de laisser le soin à Alain Giresse de choisir un médecin et un kiné, tous deux différents de ceux qui ont été de la campagne au Gabon. Leur attitude générale est jugée incompatible avec l’ambiance du groupe…»
Le deuxième point concernant la validation des joueurs sélectionnés impose à Alain Giresse ceci : «Le sélectionneur aura toute la latitude de proposer à son employeur la liste des joueurs sélectionnés. Cette formulation deviendra : le sélectionneur « aura toute la latitude de proposer pour la validation à son employeur la liste des joueurs sélectionnés… La clause pour validation n’avait pas pour but de contester les choix du sélectionneur. Il est absolument clair que le sélectionneur est le seul responsable de ce choix. L’intention de la Fédération était de faire bénéficier au sélectionneur des observations et autres suggestions susceptibles de l’aider dans sa tâche, par exemple à faciliter éventuellement certaines de ses démarches. Le cas «Seydou Kéita» est, à cet effet révélateur. Seydoublen, après avoir décidé de prendre quelque recul par rapport à la sélection nationale, a souhaité par la suite rejoindre le groupe. Il se heurta à l’opposition du sélectionneur. Le concours de la Fédération aurait sans doute pu aider à débrouiller la situation.
La clause pour validation ayant indisposé M. Giresse, nous avons accepté de la supprimer.»
Le dernier point de discorde est la facture de téléphone. Selon Moussa Konaté, il avait été proposé d’allouer au sélectionneur sur une base mensuelle, une somme ne devant pas excéder cinq cent mille francs CFA pour les appels téléphoniques. «Si la facture réelle n’atteignait pas cette somme, la Femafoot ne réglait que la facture des appels effectués. Si la facture n’atteignait pas cette somme, la Fédération, pour des raisons d’orthodoxie de gestion, n’était pas tenue de verser la différence au sélectionneur. Cette disposition ayant été contestée par Girese, il a été convenu d’inclure la somme de cinq cent mille francs CFA dans son salaire», a clarifié le 1er vice président de la Femafoot.
Aux dires du premier vice président, malgré ces concessions, Alain Giresse maintient sa décision de ne pas renouveler son contrat
Rassurant dans ses propos, Moussa Konaté lève le doute. «Nous à la Fédération, nous aurions souhaité poursuivre avec Alain Giresse. Mais nous n’avons aucun moyen de lui faire changer d’avis. A notre corps défendant, nous, responsables de la Fédération, nous ne pouvons donc, en fin de compte, que prendre acte de la volonté de M. Giresse», a conclu le premier vice président de la Femafoot, Moussa Konaté.
Avant de prendre congé des journalistes, le conférencier Moussa Konaté a brièvement parlé de l’après-Giresse. La gestion de l’équipe nationale sera confiée dans l’urgence à Amadou Pathé Diallo (adjoint d’Alain Girese) pour les matches éliminatoires de la Coupe du monde 2014 contre le Bénin (03 juin à Cotonou) et l’Algérie (09 juin à Bamako). Il sera entouré d’un staff technique local.