PARIS, La France, vivement préoccupée, appelle les
groupes islamistes armés du Nord du Mali à cesser leurs mouvements vers le Sud
du pays, a indiqué mardi le porte-parole du ministère des Affaires étrangères
Philippe Lalliot.
"Après des indications qui font état depuis hier (lundi) soir mais surtout
ce matin du déplacement de groupes armés vers le Sud du Mali, je ne peux
qu`exprimer la vive préoccupation de la France vis-à-vis de ces mouvements et
notre appel à ce que ces groupes cessent ces mouvements vers le Sud et
reprennent les négociations", a déclaré M. Lalliot, lors d`un point-presse.
"Tout ce qui va à l`encontre des objectifs fixés par les résolutions du
Conseil de sécurité (de l`ONU), nous le condamnons", a-t-il ajouté.
L`armée malienne s`est opposée à l`arme lourde lundi et mardi près de Mopti
(centre) aux groupes islamistes armés qui contrôlent le nord du pays, juste
avant des discussions prévues entre le gouvernement malien et deux groupes
rebelles, le 10 janvier à Ouagadougou.
Le président burkinabé Blaise Compaoré y a invité les émissaires de Bamako,
du groupe armé islamiste Ansar Dine et du Mouvement national de libération de
l`Azawad (MNLA, rébellion touareg laïque) pour de nouvelles discussions
directes, après celles du 4 décembre.
Interrogé sur le revirement d`Ansar Dine qui a annoncé la semaine dernière
qu`il retirait son offre de cessation des hostilités, M. Lalliot a estimé que
"cela ne va pas dans le bon sens. Ce n`est pas de nature à aider à une sortie
de crise".
Il a rappelé les conditions posées aux rebelles par le Conseil de sécurité
pour pouvoir entrer dans un dialogue politique, à savoir renoncer à la
violence et au terrorisme et reconnaître l`intégrité territoriale du Mali.
Faisant le point sur les forces internationales qui doivent aider le
gouvernement malien à mettre fin à l`occupation du nord du pays, M. Lalliot a
précisé que la mission européenne de formation de l`armée malienne devait se
déployer "à partir de février".
Le déploiement de cette mission de 400 formateurs "est prévu au début de
cette année. Il n`y a pas de date butoir. La date qu`on a en tête c`est à
partir de février", a-t-il dit, sans autre précision.
Le 20 décembre, l`ONU a approuvé le déploiement d`une force de militaires
africains appuyée par les Occidentaux, sans préciser de calendrier mais en
indiquant qu`il se fera par étapes.
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