Des convois de pick-up transportant des groupes d'islamistes fortement armés ont fait mouvement lundi vers le sud du Mali, non loin de positions tenues par le gouvernement, a-t-on appris de sources militaires.
Ces colonnes sont signalées dans la région de Mopti, à environ 500 kilomètres au nord-est de Bamako. "Les insurgés avancent et ont été repérés en plusieurs endroits (...) Nous les attendons. S'ils nous attaquent, nous riposterons", indique un responsable militaire malien. Les islamistes auraient atteint la zone de Bourei, à 25 kilomètres du dernier poste tenu par les forces maliennes.
"L'armée malienne a effectué lundi et dans la nuit de lundi à mardi vers Kona des tirs de sommation face à l'ennemi, qui a reculé", a déclaré une source militaire malienne, Kona étant une localité de la région de Mopti, dont une partie est contrôlée par les forces gouvernementales et l'autre par des islamistes armés. Selon la chaîne Al-Jazeera, une douzaine de soldats gouvernementaux ont été capturés lundi lors d'une patrouille près de la ville de Mopti.
Des rebelles touareg, soutenus par des islamistes radicaux parfois alliés à Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), se sont emparés en avril des deux tiers du pays en profitant de la désorganisation de l'armée et du vide politique créé par un coup d'Etat militaire à Bamako.
Ansar Eddine, l'un des groupes rebelles qui a renoncé au cessez-le-feu proposé en décembre au gouvernement, a refusé de dire s'il déplaçait ses troupes ou préparait un assaut.
"Pour des raisons stratégiques, nous ne disons pas où se trouvent nos combattants. Le gouvernement malien est responsable de ses propos, quels qu'ils soient, sur des mouvements de troupes", a déclaré le porte-parole d'Ansar Eddine, Sanda Ould Boumama.
Le ministre de la défense, le colonel Yamoussa Camara, a déclaré pour sa part au micro de RFI que des "groupes djihadistes" s'étaient déployés en plusieurs endroits de la ligne de la démarcation séparant le Nord, aux mains des insurgés, du Sud, contrôlé par le gouvernement.
En décembre, le Conseil de sécurité de l'ONU a approuvé des plans visant à déployer un contingent de troupes ouest-africaines dans le Nord pour en chasser les groupes djihadistes liés à AQMI, mais l'opération ne devrait pas être lancée avant septembre.