Après deux ans de contrat passés (1er juin 2010-31mai 2012) à la tête des Aigles du Mali, le technicien français Alain Giresse quitte les commandes de la sélection nationale. L’histoire retiendra que le Mali sous ses ordres enlève la médaille de bronze à la CAN 2012. Une performance saluée et fêtée par tout un peuple !
«Les histoires d’amour finissent souvent mal», nous enseigne un vieil adage. Ce n’est un secret pour personne, l’idylle commencée le 27 mai 2010 (date de signature du contrat) entre Alain Giresse et la Femafoot s’arrêtera le 31 mai prochain. Le contrat n’a pas été renouvelé malgré la médaille de bronze arrachée par les Aigles du Mali à la CAN 2012 au Gabon et en Guinée Equatoriale. Pour annoncer la nouvelle à l’opinion nationale et internationale, le désormais ex-sélectionneur des Aigles du Mali, Alain Giresse était face à la presse le lundi 14 mai au siège de la Femafoot. Une sorte de réplique à la version fédérale de non reconduction de son contrat. Si le technicien français approuve la non reconduction du contrat, il accuse cependant la Fédération malienne de football de la situation actuelle. «La Can a pris fin le 12 février. C’est seulement le 7 mai dernier que nous avons engagé les discussions pour le renouvellement du contrat », a expliqué Alain Giresse. Avant d’amorcer une série de questions : pourquoi avoir attendu tout ce temps pour engager les débats sur la reconduction ? Après un bilan aussi encourageant à la CAN, pourquoi se focaliser sur des modifications de certaines clauses ?
Alain Giresse confesse malgré tout: «Je savais que j’étais très contesté au niveau du Comité Exécutif avant la CAN. Si on était pas 3e, on allait peut-être me couper la tête».
Pour Alain Giresse, la médaille de bronze des Aigles du Mali à la Can 2012 était un acquis à consolider. Un acquis à partir duquel on devait construire un vrai projet sportif avec la nouvelle génération des Aigles. Pour Giresse, son contrat a été bien exécuté à la satisfaction générale des joueurs, de la Fédération, des autorités maliennes et du public sportif. D’où sa grande surprise sur la réaction tardive de la Fémafoot pour la reconduction de son contrat.
Sur les 3 points de discordes évoqués par Moussa Konaté (1er vice-président de la Femafoot lors d’un point de presse) et les concessions accordées, Giresse fait des observations : «Par rapport au staff médical, on me demande de changer le médecin et le kiné. Pensez-vous que cela est une concession ? Concernant les frais de téléphone (500 000 F CFA par mois), je n’ai réussi le premier paiement que 18 mois après la signature du contrat».
Par ailleurs, Alain Giresse s’est dit très affecté par la situation d’instabilité que vit le Mali.
Pour lui, cette situation n’est pas à la base de la non reconduction de son contrat. «Ce sont des concessions aux forceps. Je ne suis pas demandeur. C’est la Fédération qui a voulu changer des choses…J’ai été naïf en pensant que j’avais un acquis après la CAN», conclut le Français Alain Giresse.
Le technicien français Alain Giresse a également déploré l’éviction de l’intendant Mady Diallo. Une décision prise sans son consentement. «Mady était plus qu’un intendant. Il nous aidait à faire la vidéo des matches…», a-t-il confié amèrement.
Par rapport à son avenir, Giresse n’exclut pas d’entraîner en Afrique ou en Europe. Mais dans l’immédiat, il veut faire un vide autour de lui et bien profiter de l’Euro 2012 à laquelle il est invité par son ami Michel Platini, président de l’UEFA.
