Mardi matin, le calme était revenu à Mopti mais une partie de la population craignait une nouvelle attaque des jihadistes. Certaines compagnies de bus souhaitent stopper leurs liaisons avec le Nord du pays, contrôlé depuis neuf mois par des groupes islamistes radicaux liés à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
La sérénité ne semble pas être revenue au sein des populations. Selon des informations qui nous parviennent, de nombreuses personnes ont commencé à déserter Mopti pour trouver refuge à Ségou, voire Bamako.
Au téléphone dans la journée de mardi dernier, un agent d’une ONG qui a requis l’anonymat, nous a confié qu’il y avait en ce moment un vaste mouvement des populations dans les différentes gares routières de la localité. Toujours, au dire de cet agent humanitaire, des enseignants, des forces de l’ordre, des commerçants ont commencé à faire partir leurs familles de la ville. Cette situation s’explique, selon nos sources, par des rumeurs d’autres attaques des Jihadistes.
Avancée des jihadistes
L’armée régulière dit attendre les ordres
Dans la nuit de lundi à mardi, l’armée a procédé à des tirs de sommation près de l’aéroport de la ville après l’avancée de plusieurs convois de pick-up transportant des jihadistes fortement armés lundi 7 janvier. L’armée régulière dit attendre les ordres pour engager une offensive
Des unités islamistes sont désormais proches de la ligne de démarcation, dans la région de Mopti. « Les insurgés avancent et ont été repérés en plusieurs endroits (…) Nous les attendons. S’ils nous attaquent, nous riposterons », a indiqué un responsable militaire malien.
Dans la nuit de lundi à mardi, l’armée malienne a effectivement procédé à des tirs de sommation dans les environs de l’aéroport de Konna, près de Mopti. D’après RFI, les troupes régulières auraient même légèrement avancé vers les combattants jihadistes. De la ligne de front située à Konna, elles auraient progressé en direction de la ville de Douentza, forçant leurs ennemis à reculer. Face à la pression des populations demandant des ripostes de l’armée, on répond « dit attendre des ordres ».
Avancée des jihadistes
Comment éviter une attaque surprise
Les islamistes, voulant éviter tout de suite des affrontements, auraient reculé. Reculer pour mieux sauter ? La question est sur toutes les lèvres. Sur le terrain, le plan des combattants d’Aqmi, d’Ançar Eddine, du Mujao et de Boko Haram qui se sont coalisés se dessine. Il s’agit en premier lieu de harceler l’armée malienne sur la ligne de front ; seconde étape : soit contourner les unités régulières en direction du sud, soit effectuer des opérations surprises sur un ou plusieurs autres fronts.
Face aux armées régulières, les combattants d’Al-Qaïda opèrent généralement par embuscade. Donc, pour éviter toute surprise, l’armée malienne affirme avoir pris ses dispositions. La hiérarchie militaire se réunira encore ce mardi. L’ordre donné aux troupes sur le terrain, est clair : défendre la patrie à tous prix. Et les moyens militaires existent, rappelle-t-on ici.