Il faut le dire sans complaisance, la visite d’Etat du Président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta aura eu beaucoup de mérites. L’un des mérites de ce périple français aura été à n’en pas douter, l’aplanissement des relations bilatérales entre nos deux pays.
Après l’intervention française du 11 janvier 2013 qui aura permis de sauver le Mali d’un naufrage certain que des illuminés avaient envisagé, le peuple Malien, dans son ensemble, a salué ce sacrifice d’un pays ami.
Ensuite, une partie de l’opinion nationale s’est dite confuse quant au jeu de la France dans la résolution définitive de la crise. D’aucuns avaient traité la France d’avoir remis le Mnla en selle et de le protéger. D’autres encore plus sceptiques vont jusqu’à dire que la France anime les velléités indépendantistes du Mnla, car le nord du Mali regorge d’intarissables ressources dont la France veut s’accaparer.
Ces interprétations ont fait naitre au sein de l’opinion publique nationale, une certaine haine pour la France.
Ce désamour s’est traduit par des nombreuses marches de protestations devant l’ambassade française et des déclarations sur beaucoup d’antennes privées de la place.
Cette visite historique du Président IBK a eu le mérite de clarifier beaucoup de points d’achoppement entre nos deux Etats et de réaffirmer tout le soutien et l’accompagnement que la France veut apporter au Mali dans le cadre de la mise en œuvre de l’accord de paix signé en mai et juin 2015 entre toutes les parties prenantes à la crise du nord.
Mais aussi et surtout de remobiliser l’ensemble des partenaires financiers au chevet du Mali pour sa reconstruction et la relance de son économie à travers la conférence des donateurs de l’Ocde où quelques 2 000 milliards de nos francs sont annoncés pour accompagner les efforts de relance du pays.
La France n’a pas attendu cette conférence pour déclarer son apport d’un montant de 360 millions d’euro. Ce qui la place à la tête des partenaires au développement du Mali.
Mais, ce qui retient l’attention des observateurs et qui devrait faire changer d’avis ceux qui croient encore que la France nous veut du mal ou que la France fait de l’ingérence dans la résolution de la crise malienne, ce sont les mots prononcés par les deux chefs d’Etats lors de cette visite d’Etat.
Tous deux sont convaincus que c’est dans le respect qu’on peut mener une bonne coopération bilatérale. Pour le Président Français, « le Mali sera regardé comme une référence, comme un exemple de ce que nous pouvons faire. Et l’Europe doit aussi tirer les conséquences en ayant une politique africaine qui soit fondée sur le développement et le respect ».
Convaincu que la Mali entretient des relations séculaires avec nos ancêtres gaulois, IBK dira que « L’amitié se lit à travers les considérations et le respect que l’on vous porte. Nous y sommes très sensibles au Mali. Pour nous, il ne saurait avoir d’amitié sans considération et sans respect. Ce que nous avons vu, foulant le sol de ce pays ami d’hier à aujourd’hui et surtout ce matin, cela voudrait dire que nous savons la place et la symbolique dans le paysage français. Nous osons rappeler qu’hier nous fûmes ensemble, qu’aujourd’hui plus que jamais, nous sommes ensemble pour rappeler les heures douloureuses vécues par nos pays ».
Vive la coopération bilatérale
Harber MAIGA