Le Plateau Dogon passé au peigne fin pour en déloger de possibles jihadistes ? La décision a été prise et les colonnes sont en route pour accomplir cet impérieux devoir. Car depuis janvier, Mopti, région charnière entre le Nord et le Sud est devenu un foyer d’activités terroristes dont la moins sanglante mais la plus emblématique demeure la profanation en mai dernier du mausolée de Sheikou Amadou le fondateur soufi de la théocratie du Macina. Dans le Seeno, et c’est ce nom que porte l’opération lancée par Famas, Koro a été frappé, Bankass a été frappé, sans doute en raison des profondeurs stratégiques -contreforts rocheux- que ces zones offrent aux jihadistes.
Les autorités savent certainement mieux que nous que l’éradication du fléau nécessite une présence plus soutenue et un système de renseignements performants. Elles savent également que c’est le Nampalari qui constitue l’épicentre le plus à craindre de l’insécurité au Centre du pays. Des exécutions ni vu ni connu de civils soupçonnés d’être des informateurs de l’administration aux nominations de chefs de village par la nébuleuse jihadiste, les récits font froid dans le dos, indiquant que le temps est venu de tuer dans l’œuf l’hydre terroriste. Car n’oublions pas, Abuzeid au début était juste un réfugié dans l’Adrar et Belmoktar un revendeur-acheteur de bagnoles d’occase.
Adam Thiam