Il semble que le Dr Oumar Mariko n’ait pas renoncé à la piste du Capitaine Sanogo pour diriger la transition. Malgré le retour à l’ordre constitutionnel, avec la désignation de Dioncounda Traoré comme Président de la République par intérim, la prorogation du mandat des députés et des conseillers nationaux et la formation d’un gouvernement d’union nationale, le Secrétaire général de SADI n’est pas prêt à s’arrêter en si bon chemin et continue de courtiser l’auteur du putsch du 22 mars.
On se souvient qu’il fut le premier homme politique à soutenir le coup d’Etat de l’ex junte, dès ses premières heures. A l’époque, il s’était même battu pour une transition dirigée par le Capitaine Amadou Haya Sanogo, mais ce fut peine perdue à l’époque. Face à l’opposition de la communauté internationale et d’une frange majoritaire de Maliens, le Capitaine avait fini par reculer et jeter l’éponge, renonçant à diriger la transition, au grand dam de son fidèle parmi les fidèles, Oumar Mariko. Qui avait même, en son temps, martelé que le Capitaine avait trahi le peuple.
Visiblement, l’ancien leader estudiantin n’a pas appris de cette déception. Il continue à courir derrière les militaires pour tenter de mettre en selle le Capitaine Sanogo. Récemment, on l’a vu investir l’intérieur du pays, avec un envoyé de Kati pour organiser des meetings de soutien à Sanogo. Les derniers en date ont eu lieu à Ségou et à Koutiala.
Selon les termes utilisés par la présentatrice du journal télévisé, Mariko avait réussi à mobiliser tout Koutiala pour Sanogo au cours d’un meeting au Stade Omnisports de la capitale de l’or blanc. Ces manigances du leader du SADI ne sont ni plus ni moins qu’une manière de mener campagne et de tenter de faire croire à un soutien populaire massif au Capitaine Sanogo. L’objectif étant de baliser le terrain pour, au moment opportun, affirmer que c’est le peuple qui le réclame, d’autant que lui-même a déclaré qu’il ferait ce que le peuple voudra.
Mais personne n’est dupe. Cette tentative ne passera pas. A moins que Mariko et ses amis ne veuillent isoler le Mali de la communauté internationale. Alors questions: Mariko lui-même a-t-il échoué, se bornant désormais à jeter son dévolu sur un militaire? Est-il encore en train de récupérer, comme à son habitude, une bonne passe. Il devrait pourtant savoir, plus que tout autre, qu’un militaire au pouvoir signifierait un échec pour lui-même et pour la démocratie, pour laquelle il s’est battu et pour laquelle beaucoup de Maliens ont perdu la vie durant les évènements de mars 1991.