La Rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme (RADDHO) invite l’Union africaine (UA) et la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) à prendre ''des initiatives plus audacieuses pour sortir le Mali de sa situation préoccupante''.
Dans un communiqué parvenu mercredi à l'APS, la RADDHO ''regrette cette attitude de passivité des partenaires stratégiques que sont principalement les Etats-Unis d'Amérique et l’Union européenne''. Cette attitude ''ne contribue pas à pallier les faiblesses manifestes de la CEDEAO et de l’UA'', soutient-elle.
La RADDHO, ONG basée à Dakar, invite ''l’élite politique, militaire et les acteurs non étatiques du Mali à plus de patriotisme, plus de réalisme et de soucis de l’intérêt supérieur de la nation''. Elle ''encourage le Premier ministre Diango Cissoko dans sa démarche proactive avec la visite de certains pays de la sous-région et son approche inclusive''.
''La RADDHO est gravement préoccupée par la situation qui prévaut au Mali et les menaces d’occupation du Sud du territoire et, éventuellement, de territoires limitrophes du Mali'', rapporte le communiqué.
''Au Nord du Mali, la situation des droits de l’homme dépasse les limites du tolérable. Chaque vendredi, on coupe des mains et viole des femmes. Les mausolées des saints, qui constituent des monuments, ont toutes été détruites, sans compter les exactions de toutes natures et les violations des libertés fondamentales, qui sont permanentes'', soutient la RADDHO.
Elle signale qu'''aujourd’hui, avec une résolution faible des Nations unies, il faut craindre que les groupes terroristes ne disposent à long terme d’un territoire à partir duquel ils vont aller à la conquête d’autres pays comme le Niger, la Mauritanie ou le Sénégal''. ''A cela s’ajoute l’absence de visibilité, d’efficacité et de crédibilité de la médiation burkinabé.''
''Cette affaire est d’abord celle de l’Afrique de l’Ouest, qui doit défendre sa sécurité menacée chaque jour que Dieu fait. [...] Mais, c’est fondamentalement l’affaire de la communauté internationale, qui n’est absolument pas en dehors de toute menace'', lit-on dans le texte.
Plusieurs centaines de personnes ont manifesté mercredi à Bamako, la capitale du Mali, et à Kati, une autre ville du pays, pour réclamer des "concertations" sur la transition au Mali, la libération des régions du Nord par les islamistes et le départ du président intérimaire Dioncounda Traoré.
Ce dernier est au pouvoir depuis le coup d'Etat perpétré par des militaires qui, le 22 mars dernier, ont renversé le président Amadou Toumani Touré, actuellement vivant en exil au Sénégal.
Le Nord du Mali est aussi occupé depuis plus de neuf mois par Ansar Dine, Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) et le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (MUJAO), qui sont tous des groupes islamistes.
Mardi, l'armée malienne a annoncé avoir repoussé une attaque perpétrée par des islamistes, près de Mopti (Centre), une ville située entre le Nord et le Sud du pays.
En visite à Ottawa (Canada), le président en exercice de l'Union africaine (UA), le chef de l'Etat béninois Thomas Boni Yayi, a appelé l'OTAN (Organisation du traité de l'Atlantique Nord) à déployer des forces aux côtés des troupes africaines devant intervenir au Mali sous mandat des Nations unies.