Marche pour réclamer le départ de Dioncounda Traoré de la présidence intérimaire : six personnes arrêtées; la journée d`aujourd`hui s`annonce explosive
Des centaines de personnes ont manifesté bruyamment, hier mercredi, dans les rues de Bamako et de Kati pour réclamer le départ du président intérimaire, Dioncounda Traoré et la tenue immédiate des concertations nationales. Ces manifestations ont perturbé par endroits le trafic et rallumé un climat de psychose. Certains manifestants, à bord de pick-up, étaient munis d'armes à feu et tiraient des rafales en l'air, scandant des slogans hostiles au président intérimaire et, curieusement, aux militaires de Kati. Ils ont été neutralisés par les forces de sécurité au niveau du CICB. Au total, ce sont six personnes qui ont été mises aux arrêts. Des informations indiquent que le Chérif de Nioro a appelé ses disciples à sortir massivement pour se joindre à la marche de la COPAM ce jeudi. Celle-ci s'annonce donc explosive si cette information était fondée.
Ces manifestants dont certains ont été identifiés comme proches de la Copam ont perturbé le trafic au niveau du pont des Martyrs et du pont Fadh. Pendant que d'autres brûlaient des pneus par endroits à travers la ville, certains organisaient un sit-in sur la place de l'indépendance. Ils scandaient des propos hostiles au président de la république par intérim, professeur Dioncounda Traoré, dont ils réclament la démission pure et simple de son poste. Les militaires de Kati en ont eu pour leur grade. L'entourage du capitaine Amadou Haya Sanogo était copieusement insulté par les mêmes manifestants qui réclamaient la tenue immédiate des concertations nationales.
Toutefois, certains éléments incontrôlés ont profité de cette confusion pour s'emparer d'un pick up non immatriculé et s'adonner â un véritable safari à travers toute la ville en tirant des coups de feu en l'air. Il nous est revenu que ce sont des éléments incontrôlés de l'armée qui s'adonnaient à cette pratique. Ces manifestants au nombre de six ont été arrêtés dans l'après-midi par des éléments de la garde nationale au niveau du CICB. Parmi les personnes arrêtées figure un manifestant de nationalité burkinabé. De source proche de l'armée, des enquêtes sont en cours pour arrêter les responsables de la marche d'hier.
Il nous est revenu que d'autres jeunes de la ville de Kati étaient sortis hier mercredi pour demander le départ du président intérimaire.
Une source proche de l'armée a démenti les informations tendant à faire croire que les militaires sont derrière les manifestations du mercredi. "Nous ne sommes ni de près, ni de loin derrière ces gens. Ils sont dans une logique de déstabilisation du pays. Ce qui nous préoccupe aujourd'hui, c'est la reconquête des régions nord.
Ce n'est pas le moment de démoraliser nos troupes ". La même source indique que le président du Comité de suivi des réformes de l'armée, le capitaine Amadou Haya Sanogo, entame très prochainement une visite dans les zones de cantonnement de l'armée en vue de remobiliser les troupes. Par ailleurs, d'après certaines sources, le Chérif de Nioro a semble t-il appelé les ressortissants de sa région, plus globalement ses disciples à travers tout le Mali à sortir massivement pour se joindre aux marcheurs de la Copam ce jeudi.
Si ce mot d'ordre est suivi, il faudrait s'attendre à une journée beaucoup plus agitée que celle que nous avons connue hier. Aux dernières nouvelles, le ministre -de l'administration territoriale et des collectivités locales a été mis en demeure d'interdire toute manifestation dans la ville de Bamako.