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Reprise des combats au Mali : Tant qu’à faire… !
Publié le vendredi 11 janvier 2013  |  L'Observateur


Mali:
© Getty Images
Mali: au moins 14 morts dans des combats à Bamako lors d`un "contre-coup d`Etat"
Les combats lundi à Bamako ont fait au moins 14 morts et 40 blessés lors d`une offensive des forces loyales au président malien Amadou Toumani Touré (ATT), renversé le 22 mars, contre les ex-putschistes qui ont affirmé mardi avoir fait échec à un "contre-coup d`Etat".


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C’est bien connu, qui veut la paix prépare la guerre. Et le Mali, il faut le dire, n’échappe pas à la règle, si l’on en croit les échos qui nous parviennent des rives du Djoliba. En effet, l’armée malienne a soutenu avoir repoussé, dans la nuit de mercredi à jeudi, une incursion rebelle dans la région de Mopti, autrement dit autour de la ligne de démarcation.



Ces combats, selon des sources militaires, ont opposé soldats et islamistes sur la route qui relie Konna (70 km au nord de Mopti), sous contrôle gouvernemental, et Douentza (145 km au nord-est de Mopti), tenue par les jihadistes. Hier encore, les combats ont fait rage dans la petite localité transformée en ligne de démarcation. Ainsi, Konna a résisté une journée avant de tomber entre les mains de ses assaillants.

Une première depuis la partition de fait du territoire, il y a neuf mois. Une première certes, mais sans surprise pour certains, au premier rang desquels Dioncounda Traoré. On n’oubliera pas en effet le discours que le président par intérim avait livré le 31 décembre dernier et dans lequel il promettait à ses concitoyens le sang et les larmes d’une «guerre contre les terroristes (…) plus tôt qu’on ne le pense». Chose promise, chose due et cela bien avant l’échéance de septembre 2013 fixée par la communauté internationale pour une éventuelle intervention au Nord-Mali, approuvée le 20 décembre par l’ONU.

En tout cas, une chose est sûre, c’est que le regain de tension de ces derniers jours aura eu le don, ou plutôt le tort, de précipiter une situation jusque-là passablement figée. Tout d’abord sur le front politique, des manifestations violentes, dès mercredi, ont secoué Bamako la capitale et Kati, siège de la junte, exigeant entre autres des «concertations» sur la transition au Mali et ni plus ni moins que le départ du président Traoré.

Sur le plan diplomatique, on aura certainement remarqué qu’à la faveur des tensions de ces derniers jours, le ballet diplomatique autour de la colline de Koulouba s’est intensifié : Djibril Bassolet, envoyé du médiateur de la Cédéao ; Pierre Buyoya de l’Union africaine ; Romano Prodi, envoyé spécial de l’ONU. Autant de grosses pointures du landernau diplomatique qui, en l’espace de 24 heures, auront fait le déplacement à Bamako pour aider à la résolution de cette crise qui, il faut le dire, n’a que trop duré.

L’heure est grave, et comme le disait Benjamin Franklin, «il n’y a jamais eu de bonne guerre ni de mauvaise paix». Aujourd’hui plus qu’à d’autres moments, la chute de Konna qui préfigure celle du verrou de Mopti aura eu les effets d’une déflagration dans le landernau diplomatique où la probabilité d’une intervention rapide se précise de plus en plus. Le vin… ou plutôt le dèguè (1) est délayé et il faut le boire. Alors, tant qu’à faire !

Par H. Marie Ouédraogo

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