Bamako - Sept jihadistes ont été tués mercredi soir lors d’affrontements avec l’armée malienne dans la région de Mopti, dans le centre du Mali près de la frontière avec le Burkina Faso, ont indiqué jeudi à l’AFP des sources au gouvernorat de Mopti et au ministère malien de la Défense.
Selon le responsable au ministère de la Défense, les affrontements se sont déroulés dans une zone boisée à une trentaine de kilomètres de la frontière avec le Burkina Faso, la forêt de Tiébanda, où les islamistes tentaient d’installer une base.
"La forêt de Tiébanda est dense. Les terroristes ont voulu faire de l’endroit leur base pour attaquer le Mali et le Burkina Faso. Ils avaient du matériel militaire lourd. Nous avons tué sept assaillants, et blessés dix autres". Il n’y a eu "aucune victime dans nos rangs", a déclaré le même responsable ayant requis l’anonymat.
De même source, ce sont "les éléments de la région militaire de Mopti qui ont mené les opérations" contre les jihadistes.
Les affrontements et le bilan ont également été rapportés par un responsable au gouvernorat de Mopti, chef-lieu de région.
"Sept jihadistes que nous, nous appelons terroristes, ont été tués mercredi dans une forêt malienne située à 30 km de la frontière avec le Burkina Faso. L’armée a attaqué la base de ces terroristes", a-t-il affirmé, également sous couvert d’anonymat.
D’après lui, l’alerte sur la présence des jihadistes a été donnée par deux jeunes qu’ils avaient enrôlés de force et qui ont réussi à s’échapper de la forêt. Ils ont fourni aux autorités des informations "utiles".
Sollicitée par l’AFP, une source militaire malienne a simplement indiqué qu’un renfort de l’armée avait été dépêché jeudi dans la zone des affrontements, avec pour mission de "nettoyer le coin et empêcher le groupe de se reconstituer".
Aucune information n’a été communiquée sur l’identité des jihadistes et le mouvement auquel ils appartiennent mais depuis quelques mois, des attaques et autres actes de violences perpétrés dans la région de Mopti ont été attribués au "Front de libération du Macina". Ce groupe, apparu en début d’année dans cette région, est dirigé par le prédicateur radical peul Amadou Koufa, recherché par le Mali.
Ces affrontements sont intervenus alors que l’armée malienne a déclenché au début de cette semaine une opération d’envergure dans la région de Mopti visant à "traquer" les jihadistes et assurer la sécurité des biens et des personnes.
Baptisée "opération Seno" ("sable", en langue peule), elle doit durer trois mois "avec les moyens nécessaires", selon le ministère de la Défense, sans autre indication.
Longtemps concentrées dans le Nord, les attaques jihadistes se sont étendues depuis le début de l’année vers le centre du pays, puis à partir de juin au Sud, aux frontières avec la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso.
Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda après la déroute de l’armée face à la rébellion à dominante touareg, d’abord alliée à ces groupes qui l’ont ensuite évincée.
Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères, malgré la signature en mai-juin d’un accord de paix entre le gouvernement et la rébellion.
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