Introuvables. Trente-quatre jours après la bousculade meurtrière de Mina, près de La Mecque en Arabie saoudite, des Maliens restent sans nouvelle de leurs proches, leur gouvernement étant incapable de fournir des renseignements fiables. Pour les parents des victimes, la colère est aujourd’hui à son paroxysme.
Jusqu’à présent, le bilan de la tragédie était fourni par une cellule de crise constituée par des agences de voyages et des bénévoles. A la date du 27 octobre, il s’établissait à 306 morts de nationalité malienne, 117 disparus et 6 blessés.
On considère qu’entre 6 000 et 9 000 Maliens effectuent annuellement le pèlerinage à La Mecque. Cette année, ils étaient environ 9 000, sur les 2 millions de pèlerins, désireux d’accomplir le cinquième pilier de l’islam.
Lire aussi : Mouvement de foule à La Mecque : le nombre de victimes a presque triplé depuis le drame
Mamadou Traoré, jeune commerçant, s’en est sorti. Il garde un souvenir précis de cette matinée et plus précisément du moment où tout le monde s’est dit au revoir. « Personne ne savait que c’était leur dernier matin », confesse-t-il d’une voix triste, assis derrière le comptoir de son magasin de céréales.
Si les autorités saoudiennes continuent d’essuyer de violentes attaques à cause de leur défaut d’organisation, les autorités maliennes sont pointées du doigt pour leur manque de réactivité. Sur le plan logistique, aucun numéro vert n’a encore été créé pour permettre aux familles d’obtenir des informations. Pis, le gouvernement peine à appuyer les initiatives visant à faire la lumière sur ce drame.
Il a ainsi refusé de répondre aux sollicitations des parents des victimes. Moussa Tidiani, un habitant du quartier Hamdallaye à Bamako, n’a pas vu revenir les siens après le pèlerinage. Comme les centaines de parents de victimes, il n’arrive pas à contenir sa rancœur : « Les autorités maliennes m’ont profondément déçu… »
Les réseaux sociaux, un ultime recours
Alors que le comité de crise des agences de voyages et autres bénévoles se démènent pour établir un bilan définitif, le ministère en charge des affaires religieuses et du culte reste muet. Le ministre Thierno Diallo, qui était attendu sur plusieurs radios locales, a également fui les sollicitations des familles de victimes.
... suite de l'article sur Le monde.fr