Dans le cadre du démarrage de ses activités, le Président de la Commission Vérité Justice et Réconciliation (CVJR) Ousmane Oumarou Sidibé et l’ensemble de ses membres étaient face à la presse hier 29 octobre 2015 à la Maison de la Presse. L’objectif était de présenter à la presse les 15 membres de la Commission et les stratégies d’intervention quelle souhaite utiliser pour atteindre ses objectifs.
D’entrée de jeu, le président de la Commission Vérité Justice et Réconciliation (CVJR) Ousmane Oumarou Sidibé a placé cette rencontre dans son contexte notamment la présentation des membres et les stratégies d’intervention que la Commission va suivre pour l’atteinte de ses objectifs.
Il a d’abord signalé le rôle important de la presse dans la réconciliation nationale avant de solliciter le soutien et l’accompagnement des hommes de media à l’endroit de sa commission.
Après la presse dit-il, il compte rencontrer la société civile, les partis politiques et les partenaires afin de partager avec eux aussi la vision et le mandat de la CVJR dans le cadre de la réconciliation et de prendre leurs avis pour améliorer sa mission.
Ousmane Oumarou Sidibé a signalé que sa Commission ira dans toutes les régions du pays, de Kayes à Kidal, avant d’indiquer que leur objectif est de rendre cette réconciliation inclusive. Il n’a pas manqué d’ajouter que la Commission Vérité Justice et Réconciliation est totalement indépendante et travaillera pour le Mali.
Evoquant le mandat de la CVJR, le Président Sidibé a laissé entendre qu’il s’agit de traiter les douleurs des victimes de la crise multidimensionnelle à laquelle le Mali était confrontée. Il a précisé que la Commission Vérité Justice et Réconciliation n’est pas un tribunal, que ses membres ne sont pas de juges et qu’elle n’a pas pour vocation de juger.
Ousmane Oumarou Sidibé dira que sa Commission mènera des enquêtes, déterminera les victimes et de toutes les violations des droits de l’Homme et enfin elle fera des recommandations. Il a affirmé que sa Commission a un mandat d’une mission dynamique.
La CVJR va aussi contribuer au dialogue entre les populations et entre elles et l’Etat malien, créera des conditions de retour des refugiés. Selon lui, le droit à la différence constitue un élément important dans la réconciliation.
« Que chaque communauté se sente à l’aise partout où elle se trouve sur l’ensemble du territoire national !. Au Nord du pays, la crise a profondément ébranlé les fondements du vivre ensemble, amplifié le fossé d’incompréhension et de méfiance entre certaines communautés (entre sédentaires et nomades, voire entre populations nomades appartenant à des tribus différentes) et entre certaines communautés et l’Etat. Le rejet de l’autre s’est incrusté dans les relations entre plusieurs communautés et parfois en leur sein, entrainant l’accumulation des rancœurs » a expliqué le conférencier. Qui poursuit qu’il va également capitaliser les réflexions antérieures sur la question de la réconciliation nationale. Enfin, le président de la CVJR dira qu’il aimerait utiliser la solution à la malienne pour atteindre ses objectifs même s’il est important de connaitre les expériences des autres pays qui ont aussi connu de crises du genre.
Boubacar Diarra