Au nom du Parena. Je remercie tout les partis de l’opposition qui ont pris l’initiative d’organiser cette conférence pour donner de la voix. C’est la constitution qui prescrit la liberté de la presse. Et au-delà de la constitution, il faut dire qu’il n’y a pas de démocratie sans contre pouvoir. Dès qu’il n’y a plus de contre pouvoir, il n’ya pas de démocratie. Or précisément l’opposition comme la société civile joue un rôle de contre pouvoir. Le rôle du contre pouvoir comme son nom l’indique, c’est aller contre le pouvoir de façon objective. S’il n’y a personne pour critiquer le pouvoir, je crois que cela ne sert pas le Mali. Cela ne sert pas le Mali quand il n’y a pas d’hommes et de femmes capables de dire que ce que font le gouvernement et le président est mal et qu’il faut redresser.
A mon avis, dans la sous région, le Mali est le seul pays où l’action de l’opposition est uniquement verbale. Nous n’avons pas brûlé de pneus, nous n’avons pas marché avec des barricades. Nous nous sommes simplement contentés de la mise en œuvre de ce qui est prescrit par la loi sans aller au terme de tout ce que la loi nous autorise à faire.
Mais nous allons face à des actions inacceptables du gouvernement ou d’un président, comme sous d’autres cieux ? Dans d’autres pays proches de nous, les partis politiques de l’opposition et la société civile réagissent, donc il faut reprendre les termes de Stephane Hessel, « il faut s’indigner ». Vous avez le droit de vous indigner ! Parce que si nous ne nous indignons pas par rapport à un certain nombre de pratiques et de comportements, nous plions l’échine.
Et plier l’échine, n’est pas facteur pour la consolidation de l’Etat de droit. Plier l’échine devant un acte d’injustice n’est pas facteur de consolidation du droit ; c’est pour cette raison qu’au-delà de Tiébilé, nous pensons que l’acte posé par le président de la république et le gouvernement est un acte qui contrarie la loi et la démocratie. Et c’est à ce titre que nous devons réagir pour dire non : nous n’acceptons pas.
Nous n’acceptons pas qu’on nous fasse peur, nous sommes déjà suffisamment grands et suffisamment responsables. Nous avons suffisamment l’amour de ce pays et nous n’avons pas attendu aujourd’hui pour le montrer. Nous pensons que nous ne pouvons pas être suspects d’apatridie parce que nous avons suffisamment donné pour le Mali. L’affaire tiébilé Dramé n’est pas une affaire d’Etat parce que ce n’est que l’exercice normal de la démocratie.
Tiébilé n’a fait qu’exercer ces droits constitutionnels en critiquant. Nous n’avons fait que critiquer l’action gouvernementale. Et le chef de l’Etat trouve inacceptable que nous critiquons l’action gouvernementale et le gouvernement lui-même prouve qu’il est le soleil qui a apporté la lumière dans toutes les chaumières et que nous ne voulons pas reconnaitre cela. Et que nous n’avons pas le droit de ne pas voir …
C’est important que l’opinion malienne sache qu’en critiquant le gouvernement on ne devient pas l’ennemi du Mali. Nous sommes les meilleurs amis du Mali, les meilleurs patriotes du Mali précisément en critiquant. Un vieil adage de chez nous dit que si ton ami ne te dit pas la vérité, il faut payer ton ennemi pour qu’il te la dise. Tout ce que nous avons dénoncé depuis l’installation du président IBK comme président de la République, c’est des faits concrets et objectifs. Nous avons demandé que des mesures soit prises pour corriger. Donc nous ne sommes pas mal intentionnés.
Ce n’est pas dans un esprit malveillant. C’est dans le souci de corriger la gouvernance de notre pays et nous avons l’obligation de participer à la correction de la gouvernance de notre pays. Et cela fera du bien à monsieur le président de la république et à son gouvernement. Donc on ne peut pas nous traiter d’apatrides parce que simplement, nous avons joué ce rôle, le rôle de toute opposition dans un pays démocratique. …