Les membres de la commission vérité, justice et réconciliation (Cvjr)) ont été présentés, jeudi dernier, à la Maison de la presse, aux journalistes, et leurs missions déclinées par le président de l’institution, Ousmane Oumarou Sidibé, assisté de la 1ère vice-présidente, Nina Wallet Intallou.
Créée par l’ordonnance n°2014-003/P-RM du 15 janvier 2014, la Cvjr est composée de 15 membres nommés, par décret pris en conseil des ministres, parmi les personnalités faisant autorité pour leur compétence, leur intégrité intellectuelle et leur attachement sincère aux valeurs d’équité, de justice et de paix.
Le président de la commission, Ousmane O. Sidibé a annoncé que les travaux de la commission couvriront la période qui s’étend de 1960 à 2013 et porteront sur l’ensemble des causes des conflits ayant affecté le nord du pays.
Pour le président, la commission est chargée d’enquêter sur les cas de violations graves des droits de l’homme individuelles ou collectives commises dans le pays, et spécifiquement celles commises à l’égard des femmes et des enfants ; de mener des enquêtes sur les cas d’atteinte à la mémoire individuelle, collective et au patrimoine culturel.
« La commission est aussi chargée d’établir la vérité sur toutes les violations graves des droits de l’homme, et les atteintes aux biens culturels et proposer des mesures de réparation ou de restauration», souligne-t-il.
La commission est également chargée de créer les conditions de retour et de réinsertion sociale des personnes réfugiées et déplacées ; de favoriser le dialogue intra et inter communautaire, la coexistence pacifique entre les populations et le dialogue entre l’Etat et les populations ; de faire des recommandations dans le domaine de la prévention des conflits…
Cette rencontre avec la presse fut l’occasion pour le président de la commission de préciser le domaine d’intervention de l’institution. Car, à l’en croire, la commission n’est pas un tribunal ou un juge, mais il s’agit de faire des recommandations auprès des autorités. Ces recommandations peuvent être partielles pour contribuer de façon efficace à la réconciliation nationale.
« Après cette rencontre avec la presse, nous allons aussi rencontrer les organisations de la société civile, les ambassades et les partenaires du Mali (…). Nous sommes une commission indépendante, mais notre indépendance ne veut pas dire l’isolement, car c’est l’unité du pays qui est en jeu. La mission est certes difficile, mais nous allons tout mettre en œuvre pour réussir et combler les attentes du président de la République dans le cadre de la réconciliation nationale», conclut Ousmane Oumarou Sidibé.
Pour sa part, Nina Wallet déclare que l’Accord de paix d’Alger est conçu pour la réconciliation de tout le Mali. Et cela se fera avec tous les acteurs : « Je suis une malienne, donc je suis concernée ». Pour elle, l’accord ne concerne pas seulement le Nord et l’Azawad, « il profitera à tout le Mali. Car, la régionalisation concernera l’ensemble du Mali, tout comme la décentralisation, contrairement à ce que les gens pensent, cet accord ne favorise pas le nord seulement, mais toutes les régions du Mali.», estime-t-elle.
Mohamed Sylla