Il y a une semaine, nous rapportions dans ces mêmes colonnes que le maire de la commune rurale du Mandé, Mamourou Keïta, est poursuivi pour faux et usage de faux et qu’il risque gros dans le cadre de la mise en place des instances consulaires de la Chambre d’agriculture. C’est fait, il est écroué à la maison centrale de Bamako-Coura depuis vendredi soir.
Dans son entêtement à vouloir vaille que vaille mettre en place un bureau parallèle de la chambre d’agriculture locale au niveau de sa commune, le maire du Mandé a usé de subterfuge en défiant l’autorité et en établissant des faux documents au nom de 15 chefs de village des 25 que compte sa commune. Le collectif des agriculteurs de la commune qui avait mis en place un bureau en bonne et due forme sous la supervision d’un huissier de Justice, Me Harouna Sow, et dans les délais requis par la loi, n’a pas dormi sur ses lauriers. C’est ainsi qu’il a fait constater que le maire, non seulement a établi des listes fictives postdatées, mais refuse de reconnaitre le bureau légitime mis en place. Lorsqu’il a voulu mettre son bureau parallèle en place, l’huissier de justice a constaté l’absence des chefs de village dont les noms figurent sur la liste du maire à l‘assemblée élective convoquée par le maire. Ainsi, il a rapproché les intéressés pour avoir le cœur net. C’est là que les intéressés ont nié avoir jamais signé quoi que ce soit avec le maire. Les 15 villages sur les 25 affirment ne reconnaitre que le bureau du collectif. L’huissier a établi un procès-verbal qui a été adressé à toutes les autorités compétentes. C’est alors que le maire, en complicité avec le sous-préfet de Kalaban-coro, aurait refusé non seulement de transmettre le bureau légitime, mais aurait plutôt envoyé celui du maire, malgré les procès verbaux de constat et de remise de documents de l’huissier. Le préfet de Kati ayant eu échos a informé le procureur de la situation. Ce dernier a convoqué le maire qui a refusé de répondre à la convocation. Alors, le procureur a demandé à la Brigade d’investigation judiciaire de l’arrêter et de le transférer plus tard chez le Procureur qui n’a pas hésité à le mettre sous mandat de dépôt pour faux et usage de faux et non soumission à l’autorité. Il cogite sur son sort au Lycée technique de Bamako coura depuis vendredi soir. Avec tout le temps de mesurer la gravité de son impertinence. Comme quoi l’argent ne peut pas tout acheter.
Mais on apprend qu’il ne serait pas seul à se faire des soucis, le sous-préfet de Kabalan Coro également serait dans le viseur de la justice pour complicité de faux et usage de faux. Elle ne dormirait que d’un seul œil depuis l’incarcération du maire. Cette dame est d’ailleurs citée avec le maire dans beaucoup de forfaits pendants devant la justice. C’est dire qu’ils opèrent ensemble depuis très longtemps.
Est-ce la fin de leur idylle ? Les jours à venir nous le dirons.
Nous y reviendrons.
Harber MAIGA