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Caravane « Azalaï Kayes-Kidal » : La région de Gao fait fête aux messagers de la paix
Publié le mardi 3 novembre 2015  |  L’Essor
Caravane
© aBamako.com par A.S
Caravane Azalai pour la paix et la réconciliation
Bamako, le 29 octobre 2015 la Caravane Azalai pour la paix continue dans les régions du nord




Lancée le 20 octobre dernier à Youwarou, la deuxième étape de la caravane « Azalaï Kayes-Kidal » pour la paix et la réconciliation au Mali a connu son épilogue le 30 à Ansongo. La cérémonie qui s’est tenue dans la cour de l’hôtel de ville, était présidée par le parrain de cette phase, Modibo Sidibé, qui avait à ses côtés le préfet du cercle d’Ansongo, Waly Silamakan Sissoko, le maire, Amadou H. Cissé, et l’ensemble des notabilités de toutes les communes.
En 7è Région, le convoi a informé et sensibilisé d’abord les populations des cercles de Gao et de Bourem. Pendant trois jours, de jour comme de nuit, les caravaniers, parmi lesquels des cadres du département, des personnes ressources, des experts, ont prêché la paix et la réconciliation, le vivre ensemble, les avantages de l’accord du 15 mai et du 20 juin.

A Bourem, c’est une marée humaine qui a accueilli la délégation. Vêtus de vert, or et rouge, des jeunes ont formé un demi-cercle autour du vaste débarcadère. Les trois grands chapiteaux dressés pour la circonstance n’ont pas suffi à abriter la foule. De nombreuses femmes et enfants sont restés sous un soleil accablant pour chanter l’hymne national et la paix. « Nous apprécions la noblesse de votre mission : la recherche de la paix, denrée la plus précieuse sur cette terre », a énoncé le maire de la ville, Ahamadou Mahamane Touré, après avoir souhaité la bienvenue aux ambassadeurs de la paix.

Après Bourem, la caravane s’est transportée dans la cité des Askia où la jeunesse lui a réservé un accueil populaire. La particularité de cette étape fut la présence massive des femmes de Kidal qui ont pris part à la conférence débat qui a réuni la société civile. « Je veux être dans ma famille, au milieu de mes enfants, de mes parents », a souhaité Mme Dadiya, la présidente des ressortissantes de Kidal. Elle est réfugiée au Niger depuis 4 ans. Selon elle, la promotion de la paix doit s’accompagner d’actions concrètes comme l’amélioration des conditions de vie des femmes et des enfants, tout en leur assurant la protection et la sécurité, car ce sont les couches vulnérables de la société.

Au cours des débats, le directeur de l’académie d’enseignement de Gao, Amadou Déguéni, a révélé que la région de Gao compte plus de 105 écoles fermées. Pour lui, la réouverture des classes peut être une porte d’entrée à la paix mais elle a un prix. « Nous devons savoir pardonner. Ce n’est pas le nombre de fois que l’on tombe qui compte. C’est combien de fois, on réussit à se relever », a précisé l’administrateur scolaire.

L’étape d’Ansongo fut décisive car cette ville occupée par le MNLA puis par le MUJAO, est un melting pot où toutes les communautés du Mali sont représentées. L’engagement de certains ressortissants de la ville au sein des mouvements rebelles et djihadistes avait créé des conflits communautaires. Ces frictions ne sont plus qu’un mauvais souvenir car toutes ces communautés étaient présentes dans la cour de la mairie, vendredi, pour assister à la rencontre. Une réconciliation réussie grâce à la mobilisation des femmes et des jeunes, selon la présidente du Mouvement des femmes pour la paix, Mama Yattara.

En souhaitant la bienvenue à ses hôtes, le maire de la commune rurale d’Ansongo a jugé que cette caravane venait renforcer les acquis en termes de paix et de réconciliation. De Tizimizi (à 15 km) jusqu’à Ansongo, les populations de tous les villages sont sorties pour acclamer la caravane. La présidente de la CAFO, Nassaïbo Bello Dicko, met cependant un bémol à la portée de la réconciliation sur le terrain. « L’insécurité (minage des routes, attaques contre les convois) et le banditisme (vol de bétail) persistent. La confiance est créée entre les communautés, mais elle n’est pas effective. D’où l’importance de telles initiatives », a-t-elle relevé.

En réponse aux préoccupations ayant trait aux exactions commises sur les populations, les conférenciers ont expliqué qu’une des missions de la Commission vérité, justice et réconciliation est le recensement des crimes et violences commis. « La justice transitionnelle résoudra aussi certains différends », a souligné Ibrahim Sianga Maïga, conseiller technique au ministère de la Réconciliation nationale. Quant au parrain de la caravane, il a rappelé que la loi sur l’indemnisation des victimes du conflit a été votée à l’Assemblée nationale. Modibo Sidibé a annoncé que la caravane se rendra à Kidal et Ménaka d’ici la fin du premier trimestre 2016.

Envoyés spéciaux
C. M. TRAORE
A. SISSOKO
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