Le Président de la république, Ibrahim Boubacar KEITA (IBK), a procédé, samedi dernier, à Koulikoro, au lancement des travaux de construction de l’autoroute Bamako-Koulikoro en 2×2 voies (45 km), du pont de Kayo sur le fleuve Niger à Koulikoro et ses voies d’accès (24 km) pour un coût total de 84 262 769 205 milliards de FCFA et un délai d’exécution de 30 mois. Le financement est assuré par la BOAD, les banques locales et le budget national.
L’événement a regroupé autour du Président IBK plusieurs personnalités politiques, administratives, communautaires et religieuses, notamment le Premier ministre, Modibo KEITA ; le président de l’Assemblée nationale, Issiaka SIDIBE (ressortissants de la région) ; le ministre de l’Équipement, du transport et du désenclavement, Mamadou Hachim KOUMARE ; le représentant de la BOAD (partenaire financier), Aboumon Jean Marcel ; le maire de la Commune de Koulikoro, Youssouf Papa TRAORE.
On y notait aussi la présence des présidents d’institutions (HCC, CESC, HCJ), des membres du gouvernement, du gouverneur de la région et de préfets et sous-préfets de la région de Koulikoro ; et une foule en liesse, venue de toutes les contrées du Méguetan (aire culturelle), dire merci au Président IBK.
Les premiers mots ont été ceux de bienvenue du maire de Koulikoro, Youssouf Papa TRAORE, qui, au nom des populations du Méguetant, a félicité le Président IBK pour ces futurs joyaux qui vont positivement tout changer dans la région.
L’apport de la BOAD dans le programme
Quant au représentant de la BOAD, il a rappelé que ce projet s’inscrit dans le programme d’aménagement d’infrastructures routières structurantes (PAIRS) au Mali, qui porte sur l’aménagement en 2×2 voies de la route de Bamako-Koulikoro et des voies d’accès sur 24 km ; la construction de l’échangeur au carrefour de Markala, de ses bretelles sur 4,266 km ; l’aménagement et le bitumage de 10 km de voirie à Ségou ; la construction du pont Kouoro-barrage sur la RN 11 entre Sikasso et Koutiala et ses voies d’accès sur 1,052 km.
Selon M Aboumon Jean MARCEL, pour la réalisation de ce programme, d’un coût total HT de 124, 146 milliards de FCFA, la BOAD a octroyé un financement d’un montant de 20 milliards de FCFA au Mali et signé un mandat d’arrangement de 100 milliards de FCFA avec l’État du Mali en couvrant le gap à hauteur de 4,146 milliards de FCFA.
Par ailleurs, au regard de l’incidence financière de l’entretien routier sur le budget national, la BOAD recommande que des dispositions soient prises pour assurer un entretien efficient de l’ouvrage, notamment par la mise en œuvre du Règlement 14 relatif au contrôle de la charge à l’essieu.
Les caractéristiques des deux ouvrages
Selon le ministre KOUMARE, la présente cérémonie est un aboutissement de la vision du Président IBK pour un Mali émergent, avec comme base essentiellement : la promotion de l’agriculture, des mines, et du tourisme ; le renforcement des échanges commerciaux et l’intégration, sans oublier le développement de l’industrie et surtout la création d’emplois en vue d’améliorer la sécurité routière et la fluidité du transport.
Dans la même dynamique, a révélé le ministre de tutelle, d’autres projets similaires verront le jour dans les mois à venir toujours dans la région de Koulikoro, à savoir la route Kwala-Mourdiah-Nara pour laquelle les négociations sont à un stade très avancé avec les PTF. De même, la route Kati-Didiéni, un autre calvaire, qui sera également réhabilitée dans les jours à venir.
Les caractéristiques géométriques de la nouvelle infrastructure sont : une chaussée principale avec 2 voies dans chaque sens de circulation. Les 4 voies, a précisé le ministre, sont séparées par un terre-plein central variant entre 1,60 m et 4 m ; une piste cyclable en zone urbaine de largeur 2 m de chaque côté ; un accotement de largeur 1,5 m de chaque côté. En zone urbaine, les accotements sont remplacés par des trottoirs aménagés ; une berme de largeur 0,5 m de part et d’autre ; des caniveaux maçonnés en zone urbaine de chaque côté, l’éclairage public en zone urbaine ; et un poste de péage moderne.
L’aménagement des routes d’accès au pont consiste en une construction suivie des terrassements et du revêtement de la chaussée avec 7 cm de béton bitumineux.
Les caractéristiques des routes d’accès d’une longueur de 24 km sont : en rive gauche : une chaussée avec 2 voies ; un accotement de chaque côté. En rive droite : une chaussée avec une voie dans chaque sens de circulation ; un accotement de chaque côté.
Les avantages socioéconomiques des futures infrastructures
La construction de ce pont qui permettra de rallier Koulikoro directement à la route nationale allant à Ségou (à partir de Zantiguila) est l’un des derniers maillons manquants pour le désenclavement de la 2e région en direction des 4è, 5e, 6e, 7e et 8e régions administratives du Mali.
Les impacts socioéconomiques attendus à travers la réalisation de la route Bamako-Koulikoro, en 2×2 voies et du pont de Kayo, sont entre autres : la réduction du taux des accidents de la circulation ; l’évacuation rapide et dans les meilleures conditions des malades et des produits agricoles ; la réduction du coût de transport ; la création d’au moins 800 emplois directs pendant la phase d’exécution des travaux ; l’amélioration des revenus des populations riveraines avec la création des activités génératrices de revenus ; le développement touristique de la ville de Koulikoro et environs ; la relance des industries comme HUICOMA, Grand Moulin de Bamako ; le boom de l’immobilier qui mettra en valeur les terres entre Bamako et Koulikoro ; et le contournement de la ville de Bamako par les gros porteurs.
S’agissant du pont de Kayo, sa réalisation contribuera à réduire le trajet pour les véhicules assurant la liaison Koulikoro Ségou de 130 km.
Les travaux seront réalisés pour un montant de 84 262 769 205 FCFA HT avec un délai d’exécution de 30 mois. Quant au montant du contrôle et de la surveillance des travaux, il est de 3 915 802 860 FCFA pour un délai d’exécution de 32 mois.
Le ministre KOUMARE a profité de l’occasion pour demander aux usagers et riverains de la route à plus de civisme et de compréhension au regard des désagréments et autres nuisances que les travaux vont les causer.
IBK : «La route est un bel objet pourvu qu’on la respecte».
Pour le Président IBK, la réalisation de ces infrastructures résulte de la mission régalienne que le pays lui a confiée, que le peuple lui a confiée et qui a confiance en lui. Ce peuple, dira IBK, sait qu’il fera tout pour le soulager dans toutes les pénibilités qu’il affronte aujourd’hui.
En tout cas, c’est un devoir, une mission et il ne ménagera aucun effort et veillera à l’exécution correcte de ce qui a été promis et dans les délais requis. Au regard de l’engagement du ministre Koumaré et son équipe, le président ne doute point que ce pari sera tenu, Inch Allah. Donc, un bonheur absolu, est-il convaincu.
Après avoir rappelé brièvement quelques retombées de la future route, en termes d’économie et d’opportunités, le Président de la République s’est singulièrement adressé aux transporteurs de sable et de gravier, en leur demandant de sécuriser davantage leurs produits transportés en les couvrant de bâches appropriées. Cela évite les dégâts causés à des tiers (pare-brise).
Par ailleurs, le Président IBK a évoqué la charge à l’essieu qui doit être strictement respectée. Sinon, a-t-il déclaré : « Ces merveilles ne dureront que l’instant d’une rose, mais je ne le souhaite pas. Je souhaite qu’elles soient des merveilles qui durent et elles doivent durer si tout le monde joue le jeu, à savoir la discipline élémentaire en société. Quand on vit en société, il y a des règles que chacun doit s’efforcer d’observer. La route est un bel objet pourvu qu’on la respecte».
Par Sékou CAMARA