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Chronique satrique: Les milliards français de Ladji Bourama
Publié le mardi 3 novembre 2015  |  Le Procès Verbal
La
© AFP par STEPHANE DE SAKUTIN
La Visite du Président Ibrahim Boubacar Keita à Paris




Ladji Bourama vient d'effectuer à Paris une visite d'Etat. A dire de griot, c'est la toute première visite d'Etat d'un président malien en France, donc un authentique exploit. A l'intention des semi-lettrés qui pullulent sous nos tropiques, surtout dans les rangs de l'opposition, il y a lieu de définir une visite d'Etat en français facile: il s'agit d'une visite où l'invité de marque, dûment vêtu d'un costume noir et coiffé d'un chapeau de cow-boy, reçoit, sous un tonnerre d'applaudissements, la médaille de Grand-Croix de la la Légion d'Honneur. Détail important: le bénéficiaire de cette prestigieuse distinction aura deux privilèges spéciaux:
- il obtient, d'un simple claquement de doigt, le visa français et n'a strictement rien à voir avec ces migrants sans-papiers qui se noient régulièrement sur les côtes européennes;
-au décès (ô combien lointain!) du titulaire de la médaille, des soldats français chantent au subjonctif la Marseilleise sur son cercueil qu'ils transportent sur un camion rempli de livres greco-latins.
C'est sans doute parce qu'il est certain de mourir dans le plus complet anonymat qu'un "hassidi" aurait tenté de saboter la visite d'Etat de Ladji Bourama en distribuant des tracts à Paris.
Heureusement, les services secrets maliens, bien connus pour leur efficacité internationale et leurs hauts faits d'armes contre les rebelles du nord, ont déjoué sans peine le complot, permettant ainsi au pèlerin national de revenir au pays les bras chargés d'argent: 2.120 milliards de FCFA! Qui dit mieux ? On est loin des nombreux et tristes voyages au Rwanda et en Turquie où Ladji n'a pu glaner un sou! Le Rwandais Paul Kagamé n', il est vrai, rien d'un bon samaritain et se soucie davantage de traquer les génocidaires hutus que de sauver le peuple malien de la faim...
Pourquoi François Hollande a-t-il promis tout ce pactole à Ladji ?
Mon petit doigt me dit qu'il ne tient pas à ce que le Mali sombre car son intervention dans ce pays est la seule chose qu'il ait réussie depuis le début de son mandat. De plus, Ladji Bourama n'a jamais rien refusé à son cher camarade socialiste. N'a-t-il pas participé, toutes affaires cessantes, à la marche "Charlie Hebdo" ? N'a-t-il pas échangé le terroriste Wadoussène contre un otage français ? Surtout, Ladji a signé, sur demande française, des accords de paix bidon alors qu'il se proposait de pendre les bandits enturbannés à un croc de boucher. Il était donc bon, voire urgent, que la France lui renvoie l'ascenseur. Les mauvaises langues racontent d'ailleurs que ledit ascenseur encouragera Ladji à donner davantage de lait Nido aux bandits du nord.
Cela dit, à force de parler de milliards,on oublie qu'il s'agit de simples promesses, et non d'espèces sonnantes et trébuchantes.
Or, chacun le sait, les promesses ne se mangent pas. Surtout quand elles émanent d'un grand fauché comme la France.Certes, le pays de nos ancêtres les Gaulois reste, sur le papier, une puissance militaire et économique, mais aujourd'hui, il ne gagne que péniblement sa vie.Misère et chômage aidant, le président Hollande et son Premier Ministre, Manuel Valls, sont même devenus des agents commerciaux: le premier démarche journellement les Indiens pour leur vendre des avions Rafale; le second fait le pied de grue chez le roi d'Arabie Saoudite en quête de subsides.En somme, le mendiant malien aurait tort de trop compter sur les promesses du grand-frère mendiant français... Et puis, les Français ont l'art de reprendre secrètement de la main gauche ce qu'ils ont donné publiquement de la droite : tel fut le sort des 2100 milliards promis, en 2013, à Dioncounda Traoré et qui ont mystérieusement disparu dans les dédales de la cooopération franco-onusienne avec notre pays !
En attendant que les promesses deviennent réalité, il convient d'attirer l'attention de Ladji Bourama sur deux faits bizarres qui font craindre les amitiés françaises.
Fin 2007, la France a accueilli en grande pompe le Guide libyen Khaddafi: moins de quatre ans plus tard, elle l'écrasait sous les bombes. En 2008, la même France accueillait avec tambour et trompette le président syrien Bachar Al-Assad: moins de quatre ans plus tard, elle soutenait des groupes armés contre lui. Vous parlez de hasard ? Eh bien non: le hasard cesse d'être du hasard quand il se répète !

Tiékorobani
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