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Affaire de ‘’Petit monsieur’’ L’opposition prise dans ses propres pièges
Publié le mardi 3 novembre 2015  |  Le Tjikan
Conférence
© aBamako.com par A.S
Conférence de presse de Soumaila Cissé
Bamako, le 30 juillet 2015. Le chef de file de l’opposition malienne, honorable Soumaila Cissé était face à la presse à la Maison de la presse. Objectif : échanger avec les hommes de media sur le statut de l’opposition, le rôle du chef de file et donner son point de vue sur l’actualité au Mali




En réponse au communiqué du gouvernement qu’ils jugent contraire aux principes démocratiques, les responsables des douze partis politiques de l’opposition avec à leur tête l’honorable Soumaïla Cissé, chef de file de l’opposition ont animé une conférence de presse le samedi 31 octobre dernier au CICB. Cependant, si Tiébilé Dramé a nié la paternité des tracts, leurs auteurs qui les ont d’ailleurs revendiqué sont tous des Maliens de la diaspora et militants des partis de l’opposition dont le PARENA et l’URD.
Le samedi 31 octobre dernier, pendant que le président de la République Ibrahim Boubacar Keïta lançait les travaux de la route Bamako-Koulikoro, les responsables des partis politiques de l’opposition étaient au CICB pour animer une conférence de presse en soutien au président du PARENA, Tiébilé Dramé. A qui, le président IBK reproche d’avoir tenté de saboter sa visite d’Etat à Paris du 20 au 22 octobre dernier en diffusant des tracts.
Pour rappel, après s’être fait traiter de ‘’petit monsieur’’ par le président IBK, le président du PARENA, Tiébilé Dramé a fait publier une déclaration dans laquelle, il nie en bloc les faits qui lui sont reprochés en traitant, à son tour, la première personnalité de la République de ‘’menteur’’ et de faux ‘’musulman’’.
« Un musulman, un bon musulman doit avoir peur du mensonge. Le musulman, le bon musulman doit avoir peur de proférer des accusations gratuites contre son prochain. Car accuser gratuitement, mentir est susceptible de ‘’hakè’’ » avait sermonné Tiébilé Dramé. Avant de reconnaitre qu’il était à Paris mais qu’il n’a pas participé à la conception ou la diffusion d’un quelconque tract. D’où la réaction du gouvernement qui, dans un communiqué publié le 27 octobre dernier, a mis en garde le président du PARENA, Tiébilé Dramé.
« Le gouvernement prend le peuple à témoin et se réserve le droit de tirer toutes les conséquences des agissements qui corrodent la démocratie, la liberté d’expression à laquelle il demeure profondément attaché et ramènent le débat démocratique à un niveau inacceptable qui ne reflète pas la maturité de la classe politique malienne », a déclaré dans un communiqué le porte-parole du gouvernement Choguel Kokalla Maïga.
C’est à la suite de ce communiqué que les responsables de douze partis politiques de l’opposition ont animé une conférence de presse le samedi dernier, pour dénoncer à leur tour les propos du président IBK contre Tiébilé Dramané, et condamner les termes du communiqué du gouvernement qui selon eux remettent en cause ‘’des libertés publiques’’.
« Le collectif des partis de l’opposition démocratique et républicaine condamne fermement le comportement du Président de la République et son Gouvernement et considère que les injures de personnalités politiques sont indignes de la fonction présidentielle. Considère que les termes du Communiqué du gouvernement sont inacceptables en tant qu’ils constituent une remise en cause des libertés publiques et une attaque contre l’ensemble des patriotes et des forces démocratiques de notre pays et tient le président de la République et son Gouvernement pour responsables de la détérioration du climat politique du pays » a déclaré le chef de file de l’opposition, Soumaïla Cissé.
L’opposition prise dans ses propres pièges
Comme indiqué par le président IBK, que Tiébilé Dramé soit l’auteur du tract de la discorde ou pas, ses auteurs sont désormais connus puisqu’ils l’ont eux-mêmes revendiqué à travers une lettre adressée au président de la République qu’ils ont fait publier dans les médias, et qu’ils ont défendu sur les ondes de la radio ‘’Voix de l’Amérique’’.
« Nous revendiquons la diffusion de ce texte que nous avons signé suite à des concertations au foyer Masséna situé à Paris 13ème. Les problèmes évoqués dans le document concernent nos préoccupations sur la gouvernance actuelle et l’avenir du Mali », revendiquent les représentants du Collectif des Maliens de France pour la paix, dont Ramata Coulibaly de la section France de l’URD et Djibril Koïta de la Section France du PARENA, parti du principal accusé Tiébilé Dramé.
Curieusement, le président du PARENA, Tiébilé Dramé, et le chef de file de l’opposition, Soumaïla Cissé se sont tous les deux rendus en France à la même du 19 octobre, soit deux jours avant la date de la visite d’Etat du président IBK.
Et l’un comme l’autre déclarent tous s’être rendus en terre parisienne pour des raisons ‘’personnelles’’. ‘’Coupables’’ ou pas, la coïncidence des dates ne joue pas en leur faveur…

Lassina NIANGALY et Aoua Traoré
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