En apprentissage auprès de vedettes comme Ismaël Doucouré dit Master Soumi, Mylmo ou encore Penzy, Luka Guindo estime que le rap malien a de belles perspectives avec l’engagement de la jeune génération et la disponibilité de la vieille garde. L’artiste a présenté son nouveau single intitulé “Gnémabognan” à la presse, le mardi dernier, dans son studio à Korofina.
“Au-delà du plaisir, un devoir de conscientisation s’impose. Ça me fait peine de voir notre génération se nuire ou proférée des injures au même moment d’autres en profitent. Il est grand temps pour nous les rappeurs de faire du rap malien une culture de source d’inspiration. Et aujourd’hui nul ne peut nier que le rap ailleurs est créateur de richesse…”
Influencé par les textes des précurseurs du rap au Mali, notamment le groupe Tata-Pound et autres, Luka Guindo choisit en 2010 la musique pour libérer ses angoisses, aspirations et visions, mais avec le genre rap conscient. C’est pourquoi les camarades estiment Luka sur une voie appréciable.
Sa collaboration avec les aînés du hip-hop lui a valu, dit-il, un coup de pouce important. C’est ainsi qu’il a été plusieurs fois sacré par les trophées. Toutes choses qui lui ont permis de côtoyer l’ensemble du mouvement du rap conscient malien et américain. “En m’inspirant de leur modèle, je veux aller de loin”, déclare-t-il.
Et de poursuivre qu’il nourrit de grandes ambitions et se positionne déjà comme l’une des valeurs prêtes à prendre la relève.
Sur ses projets, Luka estime qu’il a quelque chose à offrir au hip-hop malien. “Je me penche sur les thématiques de la société. Après les albums Awbekadafa, Nafolo, je viens de mettre au marché un single intitulé Gnéma. Le troisième album est en studio”, a-t-il expliqué.
Dans ce morceau, l’artiste-producteur exige le respect des institutions et du président de la République. “Le président est la première institution du pays. Son respect est un devoir. Il est important aujourd’hui de rappeler le processus qui a abouti à l’élection du président. Je crois que la résolution de la crise est un processus. Il lui faut du temps”, juge-t-il. Et de rappeler au président aussi de se passer des critiques personnelles.
Bréhima Sogoba