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Liberté d’expression: « les impolis de la République »
Publié le mercredi 4 novembre 2015  |  Info Matin
Conférence
© aBamako.com par A.S
Conférence de presse de Soumaila Cissé
Bamako, le 30 juillet 2015. Le chef de file de l’opposition malienne, honorable Soumaila Cissé était face à la presse à la Maison de la presse. Objectif : échanger avec les hommes de media sur le statut de l’opposition, le rôle du chef de file et donner son point de vue sur l’actualité au Mali




Entre le président de la République et son opposition, ce n’est pas encore le clash, mais la démarcation sinon l’incompréhension est désormais frontale quant à, d’une part la défense et la préservation de l’intérêt supérieur de la nation et, d’autre part l’effectivité et l’exercice des libertés publiques.

L’Affaire des tracts de Paris révèle à cet égard, par-delà des rencontres régulières que le président IBK a instaurées, depuis son arrivée au pouvoir avec la classe politique et les forces vives de la nation, la fracture sinon l’absence de dialogue, d’échange, d’écoute et de partage entre opposition et majorité. Rencontres que l’actuel Chef du gouvernement s’est fait un devoir d’approfondir chaque fois qu’il y a un sujet d’intérêt national à partager.
C’est justement le Premier ministre Modibo Keita qui, lors d’une rencontre avec la classe politique, a trouvé les mots justes pour décrire cette absence de dialogue qui fait le lit de toutes les incompréhensions et fractures. Il invitait, ce jour-là, ses hôtes à l’écoute mutuelle pour une compréhension réciproque. Il disait en substance : ‘’je voudrais que nous nous écoutions. Parce qu’on peut entendre quelqu’un parler, mais ne pas l’écouter. Parce que si nous ne nous écoutons pas nous ne nous comprendrons jamais’’.
La joute verbale entre le président de la République et son opposition et la levée de boucliers qui s’en est suivie de la part de celle-ci, ne dénote-t-elle pas de cette absence d’écoute ?
En effet, quand le président IBK est sur le registre de la défense et de la préservation de l’intérêt supérieur du Mali, de l’unité et de la cohésion nationale (le Mali faisait face à la Communauté internationale à Paris dans le cadre de la Conférence de l’OCDE, ce qui devrait exiger de chaque Malien de mettre en berne son ego, ambition, et divergence d’avec le pouvoir en attendant la fin de cette conférence), l’opposition guerroie sur le terrain des acquis démocratiques notamment son droit à l’expression et à la manifestation. En tout cas, pour son Chef de file, l’honorable Soumaïla Cissé, « les menaces et les intimidations » ne tendent qu’à un seul seul objectif : faire taire l’opposition et l’empêcher de dénoncer « les détournements à la pelle, les surfacturations, les scandales et le pillage des ressources publiques ». Toutes choses qui, pour lui, sont contraires au Statut de l’Opposition et à la Constitution qui consacrent clairement les libertés publiques, dont celle d’expression.
Toutefois, du point de vue du président IBK, s’est-il jamais agi de remise en cause de libertés démocratiques consacrées par la Constitution et libertés publiques universellement reconnues ? Que nenni ! Parce que l’Opposition elle-même qui s’affirme républicaine reconnaît le président IBK dans son rôle de gardien de la Constitution et de garant de l’Unité nationale. Dès lors peut-elle être fondée à dénier à ce dernier le droit de jouir pareillement, au même titre qu’elle, des libertés que cette Constitution consacre ?
Les libertés consacrées par la Constitution n’étant pas à sens unique, intuitu personae, elles le sont donc pour tous y compris le président de la République. Dans ces conditions, l’opposition s’estime-t-elle plus en droit et en devoir de critiquer le régime en traitant de « voleur », de « prédateurs » que le président IBK qui les rend la politesse en les qualifiant de « Petits messieurs », de « petits prétentieux », de (« impolis ») ? Parce que visiblement, ce dont l’opposition s’offusque, ce n’est pas les libertés publiques (car chacun sait qu’elles sont effectives au Mali et nulle atteinte ne les a encore écornée), mais bien d’avoir été rappelé à l’ordre, tancé ouvertement en bambara et proportionnellement à ses attaques avec une repartie comme : « ces petits prétentieux» pour finir en bambara « a bora politiki la, a kera malobaliya yé», littéralement « ce n’est plus de la politique, c’est de l’impertinence, de l’impolitesse».
Pour un président cible des attaques les plus injurieuses et les basses de l’ère de la démocratie malienne, le ton des propos a-t-il basculé dans la demeure ? Le président de la République est-il sorti de son rôle en rappelant fermement et de manière catégorique à un opposant hargneux et haineux qui a franchi tous les seuils de la liberté et des droits qu’offre la démocratie : d’arrêter d’attenter à la République ? En effet, au-delà des passions partisanes et de la manipulation des propos de part et d’autre, le président IBK a-t-il jamais dit au « petit monsieur » ou à l’opposition d’arrêter de critiquer ou d’arrêter de dénoncer son régime ? Il a simplement dit « à ce «Petit monsieur» qu’il est temps d’arrêter. Qu’il est temps d’arrêter d’attenter à la République ».
Si l’opposition est dans son rôle de dénoncer et de « critiquer de façon objective et constructive dans le sens du renforcement de l’idéal démocratique et du progrès », y est-elle (dans son rôle) lorsqu’elle va distribuer des tracts et organiser des manifs au moment même où se tient à Paris une Conférence de donateurs organisée pour aider notre pays ? Le moment et les objectifs de ces agitations sont-ils en adéquation avec la responsabilité et le souci que devraient avoir des leaders pour le développement de notre pays, conférence intitulée « Conférence internationale pour la relance économique et le développement du Mali, « Bâtir un Mali émergent » ? Pourquoi Tiébilé et ses fantassins ont-ils choisi ce moment et pourquoi ont-ils choisi Paris ? Réponse du Parena, à travers un membre de son Comité Directeur national : parce que précisément, l’opinion mondiale a rendez-vous à Paris en ce moment précis et «l’opinion mondiale est plus accessible à Paris qu’à Bamako. Et celle-ci est plus prompte à influencer le comportement de nos dirigeants, et même les Maliens tout court. » Au regard de l’intention et de l’objectif affichés, le président IBK exagère-t-il et sort-il de son rôle quand il dénonce un sabotage ? Sinon pourquoi Tiébilé et ses amis tentent-ils d’influencer l’opinion mondiale au moment où elle est réunie pour aider financièrement le Mali ? Ce n’est en tout cas pas pour lui demander d’aider le Mali à pouvoir faire face au développement du pays et singulièrement des régions du nord.
Dès lors ne peut, à notre avis, comme l’a fait avec l’opposition avec complaisance et compromission dans son service minimum de solidarité à l’un des leurs, accuser le président IBK de s’être «livré à une attaque personnelle, de façon gratuite, malencontreuse et injurieuse à l’encontre de M.Tiébilé Dramé, président du PARENA». Car, ramener cet activisme irresponsable et attentatoire à la république à une question d’exercice de libertés démocratiques procède d’une pirouette forte divertissante de la part de l’opposition. En choisissant de s’engouffrer dans cet exutoire, il est fort à parier que l’opposition et le président IBK ne puissent parler le même langage, voir les choses sous le même prisme.
Et ça nous rappelle notre histoire cocasse d’«IMPOLIS DE LA RÉPUBLIQUE» lorsque nous étions embastillés en 2007 dans l’affaire de la «maîtresse du président». Gare à tous les jeunes frères et enfants d’en rire, même d’en sourire.
Mis au Ngouff pour avoir évoqué un sujet de dissertation tiré d’une pièce de théâtre, nous débarquons au Lycée Technique de Bamako (Mohamane Hamèye Cissé, Directeur de publication du Scorpion ; Alexis Kalambry, Directeur de publication de Les Échos ; Birama Fall, Directeur du Le Républicain ; Sambi Touré, Directeur de Info-Matin et Seydina Oumar Diarra, journaliste à Info-Matin), pour l’inculpation «offense au chef de l’État». Pour nous souhaiter la bienvenue et briser la glace, un de nos co-détenus, un petit blanc-bec (qui était là pour magouille), a surnommé notre groupe de bagnards : LES IMPOLIS DE LA RÉPUBLIQUE. Nos codétenus n’ont pas mis beaucoup de temps à en plaisanter ! Car voilà une plaisanterie de mauvais goût que les «bagnards» qui s’estimaient victimes d’une atteinte grave de la liberté de presse ne pouvaient tolérer de la part de leurs co-détenus en dépit de «je ne suis pas d’accord avec vous, mais je me battrai jusqu’au bout pour que vous puissiez le dire». Le Doyen tranche net : «impolis de la République, nous, à notre âge », c’est inacceptable ! Notre ami, le «petit blanc-bec» a été sommé prestement d’arrêter de traiter d’honorables journalistes de «impolis de République» ; même s’il n’en pensait pas moins parce que pour lui, «offense à chef de l’État » = injure à chef de l’État.
Idem dans cette affaire. Pour l’opposition, arrêter d’attenter à la République, c’est arrêter de critiquer le régime.

PAR SAMBI TOURE
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