Le président de la République est rentré très satisfait. La moisson a été à la hauteur des espoirs : des promesses s’élevant à plus de 2.000 milliards de F CFA au terme d’un tour de table au siège de l’OCDE. Son hôte, François Hollande a mis les petits plats dans les grands : accueil des grands jours mercredi : une fanfare à donner de la chair de poule, décoration de la Grande croix, annonce de 360 millions d’euros constitués de don et dette, rien que pour la partie française. Qui s’est dépensée à convaincre les autres partenaires techniques et financiers de preuve de plus de générosité. Le temps presse. Le Mali a enfoncé le dernier clou au cercueil des ambitions de la rébellion à dominante touareg. La reconstruction sera longue et couteuse. Agir vite afin que les premiers projets puissent transformer le quotidien des populations. Au regard de la mobilisation des partenaires techniques et financiers, les préoccupations soulevées ont reçu un écho favorable. Déjouant les pronostics qui avaient surgi çà et là sur de possibles réticences des partenaires aux lendemains de présumés scandales en cascade touchant la gestion du régime d’Ibrahim Boubacar Keïta.
IBK s’est étouffé d’admiration au vu de l’accueil délirant qui lui a été réservé à son retour de France. Des milliers de Maliens se sont massé le long du passage du cortège présidentiel. Une mobilisation spontanée ou organisée, en tout cas ce n’était pas pour déplaire.
Reste que c’est à l’aune de la bonne utilisation des fonds alloués que les Maliens prendront la mesure du changement. Et les partenaires seront plus disposés à accompagner le Mali dans ses efforts de développement. Sans pour autant dissiper les inquiétudes des citoyens, car la moindre incartade constatée dans la gestion des ressources financières pourrait conduire les partenaires à fermer le robinet. Tuant dans l’œuf l’immense espoir soulevé de voir l’économie malienne reprendre son envol. Or, c’est sur ce terrain de la prospérité que le président IBK est attendu. Une déception serait de trop pour des ménages.
Au secours ! Le RPM vole en éclats
Du rififi au parlement ! Les négociations emmanchées par Bocari Tréta, secrétaire général du Rassemblement pour le Mali (RPM, parti au pouvoir) doublé de sa casquette de ministre du Développement rural, ont tourné court, de sources concordantes. Les députés frondeurs (une vingtaine) restent sur leur position d’abandonner au milieu du gué le groupe parlementaire RPM et de fonder un autre. Si un tel schéma venait à se concrétiser, de lourdes incertitudes vont peser sur la majorité. Amputé de 20 députés, le parti court le risque de voir redessiner un paysage politique à son détriment. Un rapprochement éventuel des frondeurs avec l’Adéma ou l’Urd par exemple pourrait sonner le glas de l’hégémonie RPM.
L’homme par qui arrivent ces frictions n’est autre que le président de l’Assemblée nationale, Sidibé jugé peu conciliant, un euphémisme pour ne pas dire brutal dans le langage. Selon nos sources, il a été proposé à ce poste par Bocari Tréta. On comprend dès lors ses multiples tentatives demeurées jusque-là infructueuses d’étouffer l’incendie. Du moins, au moment où nous mettions sous presse la présenté édition du journal. Peu d’informations filtrent des tractations en cours pour ramener à la maison les députés frondeurs.
Rassemblés par Georges François Traoré