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Ecobank- Mali : Travailleurs présurés, salaires de misère
Publié le mercredi 4 novembre 2015  |  L’Informateur
Inauguration
© aBamako.com par momo
Inauguration du nouveau siège de Ecobank.
Bamako, le 12 juin 2015, l’institution financière Ecobank a inauguré son nouveau siège sous la haute présidence de son excellence Ibrahim Boubacar Keita Chef de l’Etat.




Des problèmes à la pelle : les tests en interne sont tronqués, des heures supplémentaires non payées, mais gare à celui qui se fera prendre pour 5 minutes de retard, une fois en 3 mois, un syndicat divisé et silencieux.

Les vrais problèmes d’Ecobank Mali ne sont pas liés à la gestion de la clientèle. Jusqu’à preuve du contraire, sur la place, Ecobank est quand même une des banques où le client est le plus chouchouté. Evidemment, il n’y a pas de situation parfaite, vous trouverez toujours des satisfaits et des mécontents ; et il faudra continuer à aller dans le sens de la satisfaction de tous les clients.

Le réel problème réside dans le traitement des employés, facteur directement lié à la qualité du service délivré. Le groupe Ecobank a, parmi ses priorités absolues, l’ambition de devenir un employeur de choix. Eh bien au Mali cela n’est pas gagné, les employés vivent un calvaire par la faute de leurs directeurs, ou bien devrais- je dire leurs directrices. Je ne pouvais plus rester dans cette boîte tellement le personnel est méprisé et tout ce qui peut l’épanouir est balayé d’un revers de main. Les employés sont mal payés, Il n’y a pas de plan de carrière, pas d’augmentations ni d’avancements sauf pour les commères qui passent la journée à se pavaner d’un bureau à l’autre ou alors ceux qui ont des accointances avec les boss nous disait notre source.

Ça m’irritait de voir ces cadres dans de piètres conditions après plusieurs années, sans le salaire qu’ils méritent, sans voiture, sans maison. Où est donc le « CAR PLAN » pratiqué par des filiales plus petites. Il est devenu interdit pour l’employé de rêver, même les tests en interne sont tronqués. Certains employés (ils se reconnaîtront) ont reçu notification depuis plus de 3 ans de leur nouveau poste avec description de tous les avantages suite au test à l’interne qu’ils ont réussi. Mais ces notifications officielles de la direction (Memo) sont restées sans suite et d’autres personnes occupent ces postes sans avoir fait de test. Il y a aussi les cas où finalement le poste annoncé avant le test change après le test, parce que celui qui a réussi n’est pas le copain de quelqu’un ou pour d’autres futilités.

A Ecobank le supérieur s’opposera à toutes opportunités de progression qui se présenteront à l’employé « qui remplit bien sa mission » parce que le chef devra arrêter de se reposer sur ses lauriers pendant 2 ou 3 mois le temps de former le nouveau remplaçant. Tout cela avec la bénédiction des Ressources humaines.
Et même pour les choses très simples, vous n’avez par exemple pas de fontaine d’eau potable dans les locaux. Quand il y a de l’eau, c’est celle du robinet que les chefs, il faut le dire, ne boivent pas. Aussi n’allez jamais demander un agenda ou un calendrier à votre parent qui travaille à Ecobank, vous le mettriez dans l’embarras, sachez que la direction préfère les brûler à la fin de l’année plutôt que de les distribuer aux employés.

Pour obtenir un prêt employé, il faut faire des courbettes, ou il faut avoir une belle tête. Pourtant, tous les indicateurs sont bons et il n’y a aucun risque de non-remboursement. Il y a même un petit gain pour la banque. Mais ce n’est pas grave, il ne s’agit que du besoin de l’employé. Pareil pour les congés et les disponibilités, courbettes. Des droits basiques. Les avantages pratiqués dans des banques de la place 5 fois plus petites sont supérieurs à ceux d’Ecobank. Chaque ecobankier travaille entre 10 et 12 heures par jours, vendredi y compris malgré la demi-journée préconisée par la convention collective des banques (l’APBEF ne dit mot, les RH bénissent, le syndicat est nul) sans paiement d’heures sup ; mais gare à celui qui se fera prendre pour 5 minutes de retard, une fois en 3 mois. Quid des demi-journées précédent les fêtes nationales, toutes les autres banques les observent.

Le fait de rester ouvert pendant que les autres sont fermés n’est pas vraiment fair-play. Le respect des mots d’ordre de grève générale est farouchement sanctionné par la direction. Les pressions viennent de toute part pour interdire l’observation de ces jours de grève. Les dirigeants d’Ecobank Mali n’offrent pas d’ascenseur social à leurs employés, ils n’en voient pas l’utilité. Ces patronnes ont l’impression d’être exceptionnelles et de mériter plus que les autres. Elles veulent exercer leur domination par la peur et par la force, par tout sauf le leadership et la grandeur.
D’ailleurs pourquoi il n’y a que les bons qu’elles écartent du COGES. Quelques-unes n’hésiteront pas, par exemple, à injurier leurs employés et à les rabaisser quand la pression monte. Elles sont injustes et incapables de résoudre les problèmes, tout est géré par le subalterne qui est gardé bien caché, exprès, durant des années. Elles s’approprient ses meilleures idées et leur image externe rayonne.

Mais cela fait mal, y compris à l’entreprise. Ces types de managers font des dégâts souvent irréversibles, non seulement auprès des salariés, mais jusqu’aux fondements de l’entreprise avec des effets collatéraux très importants : désinvestissement, absentéisme, épuisement psychologique, rupture de bon sens, démotivation, turnover important.

Ces dames pensent qu’elles font le résultat de la banque toutes seules, que c’est grâce à elles que le nouveau siège a vu le jour ; parlons-en de ce nouveau siège. Il est très imposant, c’était l’occasion d’y avoir toutes les commodités, mais il paraît qu’il n’y a pas de cantine et que tout le monde devra sortir manger. Tout le monde a-t-il le temps, l’envie ou les moyens de supporter un coût supplémentaire pour le carburant. Ça se fera, sans aucun doute, plus tard, mais on traîne les pieds, ce n’est pas urgent, c’est pour le personnel, on va attendre qu’il y ait un ou deux caissiers sanctionnés pour retard. Le pire de tous, ce bonhomme qui pense qu’il manipule alors que c’est lui le manipulé, celui-là qui sert de chef du personnel ou chef de paiement des salaires ; parce qu’il pratique tout sauf la gestion des ressources humaines.

D’injustice à injustice, il bafoue la dignité de l’employé. Quand l’employé a besoin de lui, pour lui, il n’y a jamais de problème, vous vous en faites pour rien. Il est incapable de dire non et de prendre une décision. Il attend que le temps règle les problèmes. Il est un grand spécialiste de l’évitement. Bref, ne comptez pas sur lui pour trouver des solutions ou vous aider dans ce sens. En acceptant le dixième départ d’un membre du personnel d’encadrement en une année, il aurait dû démissionner aussi.

Les employés n’ont donc plus que le syndicat, qui aussi, est divisé et mal organisé. Ils sont terrorisés par la direction et leur discours change dès qu’ils sont face à elle. Ces agissements ont été exacerbés sous la direction de Binta, période que j’ai le plus connue ; l’arrivée de Coumba a suscité beaucoup d’espoir, mais les vrais changements tardent encore à venir. On a pu noter une répartition plus judicieuse du bonus lors de son premier exercice, c’est peut-être un début, mais l’employé a besoin de sentir qu’il contribue à l’édifice et qu’il est dirigé par des personnes justes en qui il pourra mettre sa confiance.

A Ecobank Mali, Il n’y a aucun mode de management, la gestion RH est une catastrophe. A ce niveau-là, ce n’est même pas une banque de classe malienne. Je n’ai jamais vu un tel sentiment de démotivation du personnel, pas de plan de formation, aucune possibilité de l’évolution de carrière, de mobilité… Les écarts sont trop grands entre les salaires de personnes ayant les mêmes postes, on nous parlera d’ancienneté, s’ils sont si anciens… comment se fait-il qu’ils n’évoluent point. L’humain n’est pas considéré. D’ailleurs, le personnel conseille aux nouveaux arrivés de partir ! Ou alors les RH devront revoir leur ambition pendant les recrutements. Ils veulent recruter la crème alors qu’ils ne savent pas les gérer. On ne gère pas les cadres par tâtonnement. En plus, ils peuvent voir que rien ne va plus entre un employé et son supérieur qui malmène le premier sans aucune raison valable à part qu’il est chef. Mais les RH ne pipent mot. Le syndicat est muselé, ce qui explique son discours changeant selon qu’il se trouve face aux employés ou à la direction. Cette banque pourrait accroître considérablement son potentiel de développement en motivant ses employés.

Que les dirigeants se remettent en question, qu’ils prennent un coach en management, qu’ils revoient la gestion du personnel; l’organisation, les rapports humains, l’ambiance, les valeurs revendiquées par le groupe. Certains ne prendront pas cette sortie par le bon bout, comme à leur habitude, ils ne penseront qu’à eux-mêmes, ils refuseront de croire en la sincérité de ce cri de cœur dans lequel 99 % des employés se reconnaîtront.

Yattara Ibrahim
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