BERLIN - Le ministre allemand des Affaires étrangères Guido Westerwelle a défendu vendredi l'envoi de forces militaires au Mali par la France, soulignant que Paris "a agi à la demande" de Bamako, selon un communiqué.
"La France agit à la demande du gouvernement malien. La France agit sur la
base du (droit international)", a réagi le chef de la diplomatie allemande
après l'intervention télévisée du président français François Hollande, pour
rappeler que l'Allemagne n'était pas concernée par la demande de Bamako.
"Les plans européens sur une possible mission de formation des forces de
sécurité maliennes et la nécessité d'un processus politique restent
inchangés", a ajouté le ministre.
"Les groupes rebelles radicaux doivent enfin cesser leurs attaques contre
l'intégrité de l'Etat malien", a poursuivi M. Westerwelle.
M. Westerwelle avait un peu plus tôt appelé à "intensifier les efforts
politiques" pour résoudre la crise au Mali, dans un communiqué.
"Les discussions sous médiation africaine doivent d'urgence se poursuivre",
avait-il déclaré, se disant "très préoccupé par la nouvelle escalade de la
situation au Mali".
Dans une intervention télévisée, le président François Hollande a déclaré
vendredi en soirée avoir "répondu au nom de la France à la demande d'aide du
président malien, appuyée par les pays africains de l'Ouest". "En conséquence,
les forces armées françaises ont apporté cet après-midi leur soutien aux
unités maliennes pour lutter contre ces élements terroristes", a annoncé le
chef de l'Etat.
Le président malien par intérim Dioncounda Traoré avait demandé la veille
l'aide militaire de la France pour repousser une offensive des groupes armés
islamistes dans le nord du pays, qui ont pris le même jour une nouvelle ville
malienne, Konna.
Dans une déclaration adoptée jeudi par ses 15 pays membres, le Conseil de
sécurité a demandé un "déploiement rapide" de la force internationale au Mali
devant la "grave détérioration de la situation" sur le terrain.
Un porte-parole du ministère allemand de la Défense a souligné vendredi
que, pour Berlin, les conditions d'une intervention allemande pour aider à
former des troupes maliennes n'étaient pas encore réunies. "Nous ne voyons pas
ces conditions réunies pour le moment", a dit ce porte-parole.
"L'Union européenne a signalé qu'elle était prête à soutenir la formation
des forces armées du Mali si et seulement si les conditions nécessaires pour
cela étaient réunies. Parmi elles, (il faut) un plan de route solide vers un
retour de l'ordre constitutionnel", a insisté Guido Westerwelle, cité dans le
communiqué du ministère des Affaires étrangères.
Par ailleurs, le ministère allemand de la Défense a nié toute présence de
troupes allemandes au Mali, démentant des informations de presse faisant état
de forces militaires françaises et allemandes dans le pays.
"Il n'y a pas de soldats allemands au Mali. Cette information est
fantaisiste", a-t-il déclaré, soulignant qu'il s'exprimait "seulement au sujet
des troupes allemandes".
Le président en exercice de la communauté des pays d'Afrique de l'ouest, le
chef de l'Etat ivoirien Alassane Ouattara, doit être reçu mercredi par la
chancelière Angela Merkel pour discuter notamment de la situation au Mali.
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